Dialogue de sourds entre le chef de l’état et les syndicalistes

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Le chef de l’état et les responsables de l’Association des Propriétaires Chauffeurs d’Haïti (APCH) ne sont pas sur la même longueur d’onde en ce qui a trait aux dispositions à prendre face à la hausse des prix des produits pétroliers.Le président Préval se déclare contre une subvention du carburant alors que les syndicalistes réclament à cor et à cri une diminution des taxes (profit) de l’état sur la vente des hydrocarbures. Le chef de l’état soutient qu’il est impossible de subventionner le pétrole parce qu’il y a une augmentation constante des prix, rappelant que Petrocaribe n’est pas une subvention mais un crédit à taux concessionnel de 2%.Pour le président de l’Association des Propriétaires Chauffeurs d’Haïti, Changeux Méhu, la hausse des prix des produits pétroliers entraîne une augmentation du coût de la vie. » Une personne à faible revenu peut décider de ne pas prendre un tap tap mais devra se nourrir tous les jours », soutient-il tout en rappelant que le devoir du chef de l’état est de soulager la misère de la population.René Préval souscrit à l’idée d’aider les couches défavorisées mais propose de subventionner de préférence l’acquisition de véhicule de transport en commun. » Si l’état subventionne le carburant les riches seront les principaux bénéficiaires puisqu’ils possèdent de grosses voitures et des génératrices », argue le chef de l’état qui annonce l’acquisition de 300 autobus pour le transport en commun.M. Préval précise que ces autobus seront vendus à des chauffeurs sur une base de paiement mensuel tout en écartant l’idée de gestion de ces véhicules par l’état. Je dois subventionner de façon intelligente soutient le chef de l’état qui entend également financer des gares routières. Cependant Changeux Méhu rejette cette solution précisant que le chef de l’état n’a jamais contacté les syndicalistes à ce sujet.Il estime que les 300 autobus ne permettront pas de résoudre le problème complexe du transport en commun et craint que les vrais chauffeurs n’aient pas accès à ce programme.Si l’objectif du chef de l’état et des syndicalistes est le même, c’est-à-dire soulager la misère de la population, les stratégies sont différentes et donnent lieu à un véritable bras de fer.

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