Le réquisitoire supplétif produit par l’ex commissaire du Gouvernement Bedford Claude a disparu au décanat du Tribunal de Première Instance, selon le Protecteur du Citoyen. Me Renan Hédouville affirme mercredi que le dossier a été écarté mystérieusement et ne se trouve n’est pas au carré du Juge Instructeur Gary Orélien, en charge de l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse. Il
Peu avant sa révocation, l’ancien chef du Parquet de Port-au-Prince, Me Bedford a rédigé puis transféré au décanat du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince un réquisitoire supplétif inculpant le premier Ministre Ariel Henry, a déclaré Me Renan Hédouville. Enregistré au numéro 0635-09/20-21, ce nouvel élément du dossier a disparu de manière énigmatique, poursuit le Protecteur du citoyen qui exprime également ses inquiétudes sur l’état d’avancement de l’enquête.
Le juge Gary Orélien a déjà auditionné de nombreux accusés, néanmoins des difficultés empêchent la progression de l’instruction. Des raisons mineures, comme une panne d’électricité, sont parfois à la base du renvoi de certaines audiences. Récemment, le magistrat a du utiliser le carré d’un collègue afin de questionner des personnes soupçonnées d’implication dans l’assassinat de Jovenel Moïse, déplore, le numéro 1 de l’OPC.
Trois mois après le drame, l’Officier protecteur demande que les fugitifs comme Joseph Félix Badio, Wendelle Coq Thélot, John Joël Joseph, Gérald Bataille, Gérard Forge Janvier, Samir Handall, entre autres, comparaissent devant le juge.
Selon l’OPC, l’enquête piétine malgré le travail préliminaire effectué par la DCPJ. N’y allant pas par quatre chemins, Me Hédouville soutient que la présence du Dr Ariel Henry à la Primature constitue un obstacle majeur à l’aboutissement de l’enquête. De ce fait, la mise en place d’une commission d’enquête internationale est l’une des recommandations faites par l’institution de promotion et de défense des droits humains.De plus, la révocation du CG Bedford Claude ainsi que du Ministre de la Justice Rockfeller Vincent et la disparition du réquisitoire supplétif dans le dossier sont des éléments qui font douter davantage le Protecteur de la volonté du premier ministre Ariel Henry à ne pas entraver l’enquête sur l’assassinat du président Moïse.
Par ailleurs, Me Renan Hédouville demande à la communauté internationale de ne pas se faire complice du chef du gouvernement en lui apportant son soutien quoiqu’il soit illégitime à la tête de la Primature.
Marvens Pierre