Dispersion par la police d’une manifestation contre l’augmentation des prix à la pompe

La Police Nationale d’Haiti (PNH), en tête le commissaire de la circulation , Evans Saintuné, a mis fin prématurément à un défilé de camionneurs contre la hausse des prix de l’essence . Dans un concert d’avertisseurs , les membres de l’Association des Chauffeurs des Poids Lourds d’Haiti (ACPLH) avaient gagné les rues de la capitale , le mardi 11 février 2003 . Ce mouvement pacifique se proposait d’exiger des autorités la baisse du prix du carburant et de réclamer la libération de Dieufène Benjamin , chauffeur de transport public appréhendé à Miragoâne le 25 janvier dernier suite à un accident de la circulation ayant fait quatre (4) morts. Le défilé des chauffeurs de poids lourds qui a emprunté le Boulevard La Saline en passant par Portail Léogâne a été brutalement dispersé par les forces de l’ordre devant le Palais National , dernière étape du parcours. Cette intervention menée par le commissaire du service de la circulation , des agents du CIMO et de L’USGPN a conduit à l’arrestation de six (6) chauffeurs . Des permis de conduire et clefs de véhicules ont également été confisqués par la police. Le responsable de la circulation , Evans Sainturné, a condamné le mouvement des chauffeurs qui, selon lui , n’a pas respecté les normes de la circulation . Pour M. Saintuné, il s’agirait même d’un mouvement de destabilisation du pouvoir en place . De leur côté, les membres d’OP Lavalas se trouvant aux abords du Palais National ont accusé la Convergence Démocratique d’être à la base du mouvement des chauffeurs . Ces derniers se sont inscrits en faux contre les accusations des OP et ont affirmé que la Constitution leur garantissait le droit de manifester et d’exprimer leurs revendications. Pour faire baisser la tension , le chef du cabinet de la Présidence , le docteur Jean Claude Desgranges , a sur le coup invité les protestaires à déléguer leurs représentants au Palais dans le cadre de leurs revendications . Deux (2) des six (6) personnes appréhendées ont été relâchées tandis que les quatre (4) autres ont été conduites au service anti-gang. Par ailleurs , des membres d’OP Lavalas ont organisé une manifestation contre les sanctions économiques devant les locaux de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) , du Consulat Américain et de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haiti (CCIH). Ces manifestants au cri de  » nous avons faim » se sont dit déterminés à maintenir la mobilisation jusqu’à satisfaction de leurs revendications .

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