Le ministre français des affaires étrangères, Dominique de Villepin, est attendu à la capitale haïtienne à la fin du mois de mars à un moment où le premier ministre , Jean-Pierre Raffarin, vient d’annoncer le soutien de son gouvernement à celui de son homologue haïtien , Gérard Latortue. La France lance un appel à la mobilisation internationale pour soutenir le processus politique en matière de sécurité, de justice et de développement en Haïti. Selon le ministre français des affaires étrangères, ce soutien est indispensable pour éviter la répétition des erreurs du passé. Dominique de Villepin qui sera le premier chancelier français à se rendre en Haïti depuis l’indépendance de l’ancienne colonie en 1804 exhorte la communauté internationale à coopérer avec le gouvernement de Gérard Latortue. « Haïti demeure trop longtemps une terre de sous-développement et de misère et face à cette crise permanente nous avons un devoir de solidarité », déclare le ministre français des Affaires Etrangères,dans une tribune au quotidien « Le Figaro » du mercredi 17 mars 2004. Dominique de Villepin invite les Nations- Unies à agir sur le long terme pour aider Haïti à se doter d’un système politique solide et accepté par tous. Pour soutenir son point de vue, Dominique de Villepin souligne les urgences de l’heure en terme de priorités. Première préoccupation, le rétablissement de la sécurité. L’ayant compris, la France participe à la force internationale en Haïti à hauteur de près de 800 hommes et est prête également à participer à une force de stabilisation des Nations-Unies qui sera chargée de créer les conditions d’une sécurité durable dans le pays. Deuxième préoccupation, le retour de la justice et cela suppose pour la France le refus de l’impunité, la surveillance rigoureuse du respect des droits humains. En ce sens, poursuit Dominique de Villepin, la communauté internationale doit veiller à l’instauration d’une autorité judiciaire forte, compétente et indépendante. Troisième préoccupation, la lutte contre la pauvreté et le sous-développement économique. La France croit savoir que cela doit passer par une conférence internationale susceptible de rassembler toutes les bonnes volontés. « Ce n’est qu’en prenant en compte les problèmes de fond de ce pays que nous pourrons asseoir un développement économique et social durable », ajoute Dominique de Villepin . Mais, le chef de la diplomatie française ne se fait pas trop d’illusion. Il faut du temps, de la patience et surtout du respect pour permettre, dit-il, l’émergence d’une vie politique apaisée et tolérante. De ce fait, le diplomate français encourage les forces politiques haïtiennes à se mettre d’accord sur un calendrier électoral prenant en compte la situation sur le terrain et la nécessité d’une vraie réconciliation. La France a été très active dans le processus ayant conduit à la démission suivie de départ de l’ex-président Aristide. L’ancien chef de l’Etat avait agité la question de la restitution de la dette de l’Indépendance. Le président Chirac avait admis l’existence d’un contentieux entre les deux (2) pays mais avait mis en doute la moralité du régime Lavalas pour se faire l’avocat d’un tel dossier. Les autorités françaises ont confié à l’écrivain Régis Debray la mission de définir les contours des nouvelles relations entre Paris et Port-au-Prince. Une commission a été constituée et a présenté ses recommandations au Quai d’Orsay. Regis Debray vient de clôturer une visite d’une semaine en Haïti. Dans un message de félicitations à son homologue Gérard Latortue, publié le 17 mars , Jean-Pierre Raffarin a indiqué que le gouvernement français « est à vos côtés dans la période de transition démocratique qui s’ouvre ». La France vient d’ établir une liste de 25 projets de coopération avec Haïti
Dominique de Villepin bientôt à Port-au-Prince. La France exhorte le monde à être solidaire d’Haïti.
Publicité