C’est pour permettre à des politiciens expérimentés et tenus à l’écart jusque là par les parlementaires de revenir en politique, qu’un décret a été pris dimanche pour accorder décharge pleine et entière de leur gestion à tous les anciens premiers ministres en poste de 1991 à 2017. C’est ce que le Secrétaire général du Conseil des Ministres affirme, mais Rénald Lubérice est clair, il ne s’agit pas d’une amnistie camouflée :
« Cette décharge ne leur sera accordée que si la cour des comptes leur donne un arrêt de quitus. Il n’est pas question de favoriser la corruption, mais juste dans finir avec une politisation de cette question. »
Et le responsable de remarquer que tous les présidents du sénat ont jusqu’ici obtenu décharge. Ce qui tient d’une certaine logique puisque ce sont les parlementaires qui se l’accordait sans trop rechigner, déclare monsieur Lubérice :
« Cette décision va permettre à certains de recouvrer leurs droits civils et politiques après avoir été mis sur la touche pendant des années. Le parlement avait clairement instrumentalisé cette question de décharge pour écarter des concurrents sérieux. »
Rénald Lubérice explique que la question de la décharge empêchait depuis des années de constituer des gouvernements expérimentés ou de présenter des élus chevronnés. Il fallait selon lui, en finir avec cette fausse présomption de culpabilité qui pesait systématiquement sur tous les anciens ministres. Le décret pris dimanche, dans le cadre d’un conseil des ministres à l’extraordinaire sera non discriminant assure-t-il, et appliqué au cas par cas, après examen du rapport de la cour des comptes.
AL/Radio Métropole