Dossier restitution : le gouvernement haitien croit que son homologue français n’a pas fermé la porte des négociations

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Le gouvernement Lavalas estime que l’Etat français reconnaît officiellement qu’il existe un contentieux entre les deux (2) pays sur le dossier de la dette avec la réponse fournie au correspondant de Radio Métropole,Jean Edouard Rigaud, le lundi 2 juin 2003 , à Evian (France), par le président Jacques Chirac. Dans une interview accordée à Radio Métropole , ce mardi 3 juin , le secrétaire d’Etat à la Communication , Mario Dupuy, pense que le président Chirac cherche à destabiliser les autorités haitiennes par ces déclarations . « Il s’agit d’une violence verbale qui précède les négociations », précise M. Dupuy qui croit savoir qu’il s’agit d’une tactique utilisée très souvent en diplomatie . Le porte-parole du gouvernement indique que le régime Lavalas continuera de mettre le cap sur le dialogue dans le cadre de la résolution de ce problème. De son côté, le dirigeant de l’Opposition , Serges Gilles, estime que la position des autorités françaises est claire . « Il n’y aura pas de discussion avec le régime Lavalas sur ce dossier », affirme le responsable de la Convergence Démocratique . M. Gilles soutient que le dossier a été mal introduit par les autorités haitiennes qui ont menacé d’attaquer la France en justice . Pour sa part, le chercheur Daniel Supplice estime que le gouvernement haitien n’a pratiquement aucune chance d’obtenir les 21 milliards qu’il réclame de Paris en compensation de la dette de l’Indépendance . Selon le professeur Supplice , le slogan « restitution » scandé par le régime Lavalas n’a pas sa place car , explique-t-il, ce sont les anciens colons qui avaient été endommagés par le gouvernement de Boyer en 1825 . Daniel Supplice estime que le problème a été très mal abordé par les autorités Lavalas. Le lundi 2 juin, en marge du sommet du G-8 ( les pays les plus industrialisés) , le président Jacques Chirac a exprimé son désaccord avec la démarche du Pouvoir Lavalas et a invité le régime à réfléchir sur la nature de ses actes.

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