Le ton est monté entre l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique et la représentation diplomatique cubaine en Haiti suite aux déclarations de l’ambassadeur Rolando Gomez Gonzales condamnant le gouvernement américain qui dénonce l’aggravation de la situation des droits humains à Cuba. Le conseiller aux affaires publiques , Judith D. Trunzo, a publié une lettre intitulée “ Oeuvre pour la démocratie n’est pas une activité subversive “ dans laquelle elle met en évidence le combat mené par les dissidents cubains. Radio Métropole publie dans son intégralité le texte de Mme Trunzo. Quand un diplomate étranger accrédité auprès du gouvernement haitien déplore les efforts de ses concitoyens qui cherchent à défendre de manière pacifique leurs droits humains et civiques, je suis heureux d’avoir un point de vue totalement différent de celui de l’ambassadeur cubain en Haiti. Quand le seul pays non démocratique de l’hémisphère occidental refuse de trouver les bases de sa gouvernance dans les valeurs, les pensées et les espoirs de son propre peuple, je suis heureux d’avoir une opinion tout à fait différente. Depuis le 18 mars 2003, le gouvernement cubain a procédé à l’arrestation de plus de 100 individus par des actes de répression politique jamais vus il y a quelques temps à Cuba. Du 3 au 7 avril dernier, plus de 80 personnes ont été condamnées par le gouvernement cubain, lors de procès simulés, dénués de tout élément nécessaire à un tel processus. Les sentences prononcées allaient de la peine de mort et la prison à perpétuité, à 30 ans de réclusion et 5 ans d’emprisonnement. Pourtant, les personnes condamnées ne cherchaient que leur liberté fondamentale par le biais d’activités pacifiques en soutien à la démocratie et aux valeurs de la Charte Démocratique Inter-Américaine. Bon nombre d’organisations régionales et internationales, de gouvernements, de groupes de droits humains, et autres ont exprimé leur inquiétude ou condamné les récentes actions prises par le gouvernement cubain. Parmi ces groupes, on retrouve le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits Humains, la Commission Interaméricaine des Droits Humains, l’Union Européenne, la Conférence Cubaine des Evêques Catholiques, le Parti Socialiste Espagnol, Amnesty International et autres. Nous espérons que le représentant du gouvernement cubain en Haiti fera part à son gouvernement de l’inquiétude qui se manifeste à travers l’hémisphère et travaillera ainsi en faveur de la protection des libertés publiques et des droits humains dans son pays.Les Etats-Unis d’Amérique chérissent le principe que toute personne dans l’hémisphère – sans exclusion – puisse jouir du droit à la démocratie, tel qu’énoncé dans l’article 1 de la Charte. Lorsqu’un gouvernement n’arrive pas à tenir son engagement, la communauté internationale ne peut pas tout simplement ignorer cet état de fait. La communauté internationale a l’obligation collective de venir en aide aux peuples opprimés, en travaillant soit avec des individus ou par le biais d’organisations non-gouvernementales. Qualifier les organisations non-gouvernementales oeuvrant en faveur de la démocratie et des droits politiques, aussi bien que des droits civiques et économiques, de « cinquième colonne » démontre une volonté désespérée et lamentable de réprimer. Il révèle également que de tels gouvernements n’existent que pour se perpétuer au pouvoir, en supprimant le droit à la libre expression et à la liberté par la terreur interne. Là où les gouvernements échouent face à leurs devoirs, nous n’échouerons pas dans nos efforts de travailler par le biais d’organisations non-gouvernementales, d’entités politiques et individuelles engagées à la démocratie.
Droits de l’Homme : polémique entre les représentations diplomatiques des Etats-Unis et de Cuba en Haiti
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