Evènements du 19 février : La classe politique divisée sur le départ ou non du gouvernement

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La classe politique est divisée sur l’opportunité de la démission du gouvernement du Premier ministre Gérard Latortue après l’évasion massive et spectaculaire enregistrée au Pénitencier national, le samedi 19 février dernier. Dans une note publiée le lundi 21 février 2005, un groupe de formations politiques dont Tèt Ansanm ( Gérard Blot), Kore 15 desanmb ( Turnep Delpé), MNP-28 ( Déjean Bélizaire), PDCH ( branche Marie Denise Claude), MRN ( Jean Enold Buteau), PPRH ( Claude Roumain) et MOCRENAH ( Luc Mésadieu) ont annoncé qu’ils travaillaient sur une alternative et demandé à la population de rester vigilante. Tout en réclamant des explications des autorités, ces partis indiquent que les évènements du 19 février dénotent l’incapacité du gouvernement à faire face à la situation. Dans la lignée, le parti MODEREH dont les principaux dirigeants sont Dany Toussaint et Prince Pierre Sonson appelle le gouvernement à faire un geste patriotique et à tirer de graves conséquences des évènements du 19 février au Pénitencier National. Dans une déclaration publiée, lundi, le MODEREH affirme que l’évasion spectaculaire des détenus témoigne de la faillite du gouvernement intérimaire. Cet avis est également partagé par Lydie Parent du PADEMH. Parallèlement, l’ancien leader du mouvement étudiant anti-Aristide, Hervé Saintilus appelle au départ du gouvernement de Gérard Latortue. Dans un communiqué publié, lundi, Hervé Saintilus annonce sa démission comme membre de la Commission créée par le gouvernement pour venir en aide aux victimes d’exactions du régime lavalas. M. Saintilus indique qu’il entend réoccuper le pavé pour obtenir le départ du pouvoir intérimaire. Dans cette note, Hervé Saintilus fait part de sa déception de la façon dont la transition est gérée par le gouvernement Latortue. Les appels à la démission du gouvernement de transition ne trouvent pas écho auprès d’autres formations politiques tels le KID et le KONAKOM. Le KID dirigé par Evans Paul qui se dit choqué par les graves incidents du 19 février se démarque cependant de la position des partis réclamant la démission du Premier ministre Gérard Latortue et de son équipe. M. Paul est en faveur de mesures de rétorsion pour empêcher la répétition de tels faits. Pour sa part, Victor Benoit du KONAKOM et futur dirigeant du Grand Parti Socialiste se dit en faveur de la stabilité. Le professeur Benoit réclame une enquête indépendante sur les récents évènements avant toute décision du Président provisoire de la République Boniface Alexandre. Le Groupe des 184, la principale organisation de la société civile, par la voix de Charles Henri Baker, s’explique mal la facilité avec laquelle le commando a mené l’opération au Pénitencier National. Cependant, M. Baker n’a pas appelé au départ de l’équipe gouvernementale. Une réunion d’urgence s’était déroulée, dimanche dernier, dans un hôtel de Port-au-Prince, entre les représentants du Groupe des 184, du KID et le groupe des partis réclamant la démission du gouvernement. Cependant, aucun consensus n’a été trouvé. Des élections générales doivent se dérouler à la fin de l’année. Le scrutin pour les collectivités est prévu pour le 9 octobre et le premier tour de la présidentielle et des législatives doit se dérouler le 13 novembre.

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