Evènements du 19 février : une opération à plusieurs ramifications

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L’opération commando contre le Pénitencier national, le samedi 19 février 2005, qui s’est soldée par la fuite de plus de 400 détenus fait l’objet de divers commentaires. Ils sont nombreux les citoyens à se demander comment l’action a pu être menée sans casse. Pour Evans Paul, le dirigeant du parti Konvansyon Inite Demokratik (KID), la façon dont l’opération a été menée démontre qu’il y a une complicité à grande échelle. M.Paul fait remarquer que l’accès aux prisonniers qui se sont évadés (en majorité des activistes armés lavalas des trafiquants, des brasseurs d’affaires), n’est pas facile. Le leader du KID souligne qu’il y a une douzaine de barrières à franchir avant d’accéder aux prisonniers concernés par l’évasion et soutient la nécessité de mener une enquête appronfondie en vue de déterminer les responsabilités. Selon des informations circulant dans les milieux informés, le commando a pénétré dans la prison centrale sans être inquiété par des agents postés dans des lieux stratégiques qui sont armés et détiennent les clés des cadenas aux différentes barrières à franchir. Ces sources poursuivent que les assaillants ont traversé les lieux du nord au sud pour procéder à la libération des « grands prisonniers » ( dignitaires lavalas, trafiquants de stupéfiants, brasseurs d’affaires) avant de se rendre dans le bloc dénommé « isolement » où sont incarcérés des bandits. Ces sources considèrent également comme anormal le fait que plusieurs activistes de l’ancien régime se trouvaient au bloc dénommé « Infirmerie » au même moment peu avant l’attaque suivie d’évasion. Les informations qui circulent à la capitale font également état de rumeurs,depuis une semaine, relatives à un événement attendu au plus grand centre carcéral du pays. Plus d’un rapportent qu’après l’échec de la tentative d’évasion du 1er décembre 2004, plusieurs détenus avaient déclaré que la prochaine serait la bonne. Des dispositions avaient été prises par la police nationale et la Minustah, le vendredi 18 février, face aux rumeurs persistantes mais le samedi 19 février, les forces de l’ordre avaient brillé par leur absence.

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