Expiration, ce vendredi, du délai accordé à Lavalas pour intégrer le CEP

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Le parti Fanmi Lavalas continue d’entretenir le suspense sur sa participation au Conseil Electoral Provisoire (CEP) alors que le deuxième délai accordé à la formation politique de l’ex-président , Jean Bertrand Aristide , pour désigner son représentant expire ce vendredi 30 avril 2004 . Le cabinet de la présidence s’apprête à publier les noms de huit (8) des neuf personnalités devant composer le CEP en attendant que les secteurs représentés désignent le neuvième membre en l’absence de Fanmi Lavalas. L’arrêté de nomination devrait sortir dans la journée de ce vendredi , a appris Radio Métropole. La présidence et la primature se sont entendues pour que l’organisme électoral soit créé le 1er mai comme l’a annoncé à maintes reprises le chef du gouvernement de transition, Gérard Latortue. Au niveau de la classe politique et de la société civile, le ton est à la formation du CEP sans Fanmi Lavalas. Le responsable de la Fédération Protestante d’Haiti (FPH), Edouard Paultre, encourage le gouvernement à publier l’arrêté de nomination des membres du CEP , ce vendredi comme convenu . Le pasteur Paultre soutient qu’il est important de constituer l’institution électorale pour que le processus ne connaisse pas un grand retard afin de sortir le pays de la difficile situation actuelle. La Convergence Démocratique emboite le pas en demandant au nouveau pouvoir de lancer la machine électorale en vue de la tenue des élections générales l’an prochain . Toutefois, le porte-parole de l’ancienne coalition de l’Opposition, Micha Gaillard , demande au gouvernement de laisser ouvert les canaux de communication avec Fanmi Lavalas . Pour sa part , l’ancien sénateur contesté , Prince Pierre Sonson , appelle le gouvernement à entrer en contact avec l’aile modérée et progressiste de Fanmi Lavalas dans le cadre de la constitution du CEP. Pour l’ex- parlementaire du Sud-Est, la formation du Conseil Electoral sans Lavalas pourrait mettre de l’eau au moulin de Jean Bertrand Aristide . De son côté, l’ancien sénateur contesté Dany Toussaint rejette les exigences formulées par des membres de Fanmi Lavalas pour désigner le représentant du parti au CEP. Selon Dany Toussaint, les dirigeants actuels de Fanmi Lavalas sont prêts à déléguer un membre au CEP mais Jean Bertrand Aristide depuis son exil s’oppose à cette nomination. L’ancien sénateur de l’Ouest qualifie également de prétextes les accusations de persécutions politiques évoquées par les responsables de Fanmi Lavalas sur le terrain. Pour Dany Toussaint, il faut que le gouvernement forme le CEP avec ou sans Lavalas qui ,affirme-t-il, n’a jamais été une véritable organisation politique. Dans une lettre adressée au premier ministre , le 28 avril, les nouveaux dirigeants intérimaires du parti de M. Aristide ont notamment réclamé le désarmement des différents groupes à travers le pays et la formation d’une commission tripartite chargée d’évaluer la légalité des arrestations de barons du régime déchu pour violation des droits de l’homme et des mesures d’interdiction de départ à l’encontre de plusieurs hauts dignitaires Lavalas soupçonnés d’implication dans la dilapidation des fonds publics .

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