L’évêque de Jacmel, Guyre Poulard, se déclare opposé au projet du chef de l’état visant à modifier en profondeur la constitution en dehors des prescrits relatifs à l’amendement. Qualifiant la levée de boucliers contre la constitution de déclaration de guerre, Guyre Poulard se déclare inquiet par cette tentative de l’exécutif visant à élaborer une constitution à son goût. » Ils veulent une constitution qui leur permettra de nommer des gens à la présidence, au sénat et à la chambre des députés », dit-il arguant que la constitution n’empêche pas au gouvernement de faire son travail. Tout en réaffirmant son attachement à la constitution qu’il avait voté en mars 1987, le prélat souligne que la constitution n’est pas responsable des difficultés économiques et de la fragilité du climat sécuritaire. Selon lui, il ne faut pas confondre stabilité politique et démocratie. » Sous les gouvernements de François et de Jean Claude Duvalier il y avait une stabilité « , argue t-il. L’évêque de Jacmel estime que les gardes fous dans la constitution visent à limiter la sphère d’action des autorités, et s’étonne que des élus qui avaient juré de respecter la constitution veulent maintenant la détruire. » Un président, un sénateur, un député qui a prêté serment sur la constitution déclare maintenant qu’elle n’est pas bonne, ceci est une violation de la parole donnée », explique t-il. “ Il y a des gens qui ne veulent d’aucune constitution parce qu’ils désirent un climat d’anarchie”, dit-il estimant que les constituants ont produit une oeuvre de valeur. Le prélat invite les autorités à respecter les prescrits de la constitution s’ils veulent y apporter des modifications. » Même le président de la république ne peut pas se lever un bon matin et rafistoler ou raccommoder la constitution comme il veut », assure t-il.
Guyre Poulard dénonce une tentative » d’assassiner » la constitution
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