Des réfudiés s’inquiètent au sujet des possibilités d’emploi à Corail «Nous serons loin du centre-ville de Port-au-Prince ou tant bien que mal, on peut trouver des petits boulots, mais là-bas, qu’est ce qui nous attend ? Rien. » se désole à l’avance un père de famille. Bref retour au 10 avril au camp de Pétion-Ville Club. Pour cette première opération de déplacement vers Corail, il était prévu de transporter 800 personnes selon les informations communiquées par le Cluster Protection, le 6 avril 2010. Cependant, ce chiffre a été revu à la baisse. «Aujourd’hui, nous avons 95 personnes qui partent, soit 23 familles» informe la coordonnatrice du camp, ce 10 avril.Plusieurs occupants interrogés considèrent avec inquiétude l’idée d’un relogement au Camp Corail. «Je suis à un âge avancé et je n’aimerais pas vivre trop loin de Delmas. Je n’aimerais pas aller à Corail. Ma maison n’est pas détruite, elle a simplement besoin d’être réparée mais je n’ai pas les moyens» se plaint un septuagénaire qui se résignera un peu plus tard à prendre la file d’attente.Une jeune femme employée dans une manufacture dit ignorer si le transport lui sera facilité, une fois installée à Corail. «Comment assurer tous les jours, le trajet Corail-Delmas ? s’interroge t-elle ?» Même préoccupation chez une mère de famille. «Ma fille est en classe a Delmas, et le trajet est de 50 gourdes pour aller a Corail, les frais de transport seront trop élevés pour moi et puis est-ce qu’il y a des établissements scolaires déjà prêts à Corail ? Je ne sais pas».D’autres occupants s’inquiètent au sujet des possibilités d’emploi. «Nous serons loin du centre-ville de Port-au-Prince ou tant bien que mal, on peut trouver des petits boulots, mais là-bas, qu’est ce qui nous attend ? Rien. » se désole à l’avance un père de famille. «Le gouvernement entend assurer des rations alimentaires pendant un mois environ et après, qu’adviendra t-il de nous ? «Nous envoyer à Corail, n’est-ce pas une façon de nous abandonner à notre sort, de nous exiler ?» s’interroge un groupe de jeunes filles rencontrées sur place. «Il y a tellement d’ONGs internationales qui gèrent ce camp que j’en oublie les noms« dit l’une d’entre elles. «Il y a certes un pasteur qui déclare nous représenter mais je ne trouve pas qu’il nous accompagne vraiment, c’est plutôt l’interprète des étrangers», critique une autre occupante du Camp de Pétion-Ville.Opinant sur la visite du président René Préval, la jeune Candy s’est exprimée en ces termes : «Nous sommes ici depuis 3 mois, depuis le 12 janvier, nous sommes environ 60 000 personnes et c’est aujourd’hui seulement que le président Préval daigne nous visiter. Quand on me demande qui doit gérer ce pays, qui est responsable, moi je réponds que c’est les jeunes, c’est pas le gouvernement, car il est absent».GAAR/N/ Radio Métropole Haïti
Haïti: Camp Corail, l’exil vers le grand «rien»
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