Haïti: disparition des pièces dans le dossier du meurtre d’un journaliste

Une organisation haïtienne de défense des droits de l’homme, a dénoncé jeudi la disparition de 166 pièces du dossier judiciaire du journaliste Jean Dominique, assassiné le 3 avril 2000 à Port-au-Prince. Jean Dominique, le plus célèbre journaliste et chroniqueur politique de l’époque, directeur de Radio Haïti Inter, avait été abattu devant la radio par un commando d’hommes armés. Cette disparition est le dernier avatar dans l’enquête de la mort de ce journaliste qui traîne en longueur depuis plus de quatre ans et pour lequel personne n’a été accusé. Selon le directeur de la la Coalition nationale pour les droits des Haitiens (NCHR) en Haïti, Pierre Espérance « ce nombre impressionnant de pièces – 166 sur 196 – se trouvaient au greffe de la Cour de Cassation alors que la Cour était déjà dessaisie de l’affaire depuis six mois ». M. Espérance a souligné que trois semaines après la disparition des dossiers « des policiers se sont rendus à la Cour et ont interrogé pendant trois heures, la responsable du Greffe, Alice Montéro, 74 ans, qui souffrait d’hypertension ». Cette dernière a succombé début décembre à une crise d’hypertension, explique le responsable de la NCHR qui se demande si cet « interrogatoire, totalement injustifié, n’était pas une diversion pour couvrir les vrais responsables de cet acte frauduleux et inacceptable ». « On comprend très mal que le gouvernement qui avait fait de la lutte contre l’impunité sa priorité ne soit pas intervenu dans ce dossier », s’est étonné Pierre Espérance. L’organisation internationale Reporters sans frontières (RSF) a récemment dénoncé l’impunité après les meurtres de Jean Dominique et Brignol Lindor, autre journaliste tué le 3 décembre 2001. AFP

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