
La semaine s’ouvre sur la même actualité, les mêmes incertitudes et les mêmes préoccupations. Ce lundi encore, personne ne sait si Jovenel Moïse va partir le 07 Février, si l’opposition va capituler ou si elle va réellement mettre en œuvre ses menaces pour déloger le chef de l’état.
Le problème reste entier, le débat continue sur un sujet que seule la cour constitutionnelle, qui n’existe pas d’ailleurs, devait traiter.
L’opposition et le pouvoir sont en pleine bataille pour gagner l’opinion ; les capsules vidéo pleuvent. Chaque détail compte pour justifier la fin de mandat en 2021 ou en 2022. Chaque déclaration, chaque texte produit sur le sujet durant les années précédentes est sorti du tiroir et utilisé par le camp à qui il profite. Mais les lignes ne bougent pas. Le président Jovenel Moïse continu de faire ce qu’il fait depuis 3 ans, sans succès, tendre la main a l’opposition dans ses paroles alors que les actes ne suivent pas ; l’opposition fait ce qu’elle fait depuis 3 ans sans grands résultats : jouer sur la corde raide, prêcher la violence et espérer un miracle.
Vendredi, les opposants ont passé leur premier test. La grande manifestation annoncée a Port-au-Prince pour démarrer la mobilisation qui doit aboutir au départ de Jovenel Moïse , n’a pas été un franc succès. Mais sans surprise, les militants ont semé la peur et créé la tension dans certaines zones.
Parallèlement le même jour, l’exécutif installait sa nouvelle recrue : un ministre charge des questions électorales et des relations avec des partis politiques. Mathias Pierre, ancien candidat a la présidence, pas très opposant, pas très alliés a aujourd’hui la lourde responsabilité de convaincre les partis politiques de participer a une élection contestée et rejetée dès le départ.
Dans tout cela, il y a Joseph Lambert qui se lance dans un combat que certains estiment perdu d’avance. Le nouveau président de ce qui reste du sénat se donne pour mission d’être l’instigateur du grand dialogue entre tous les acteurs a moins de 3 semaines de la date du 07 février. Par-dessus tout, l’ancien ami du président Moise devenu opposant modéré veut s’opposer a la reforme de la constitution telle qu’engagée par l’exécutif.
Le tableau n’est pas rassurant, Haïti retient son souffle. Les projets sont en attente, personne ne veut s’aventurer. Entretemps, l’économie en pâtit, les citoyens en subissent les conséquences. Comme c’est le cas depuis quelques années, la politique prend tout en otage dans un pays ou tout est prioritaire.