Hermione Léonard, réfugiée en République Dominicaine ?

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Hermione Léonard, ex-directrice départementale de l’Ouest (DDO) au sein de la Police Nationale d’Haïti, se serait réfugiée en République Dominicaine depuis le jeudi 21 août 2003, selon ce qu’a indiqué le quotidien dominicain HOY, se référant à des sources non précisées, dans son édition du dimanche 24 août dernier. Munie d’un visa légal, Léonard aurait quitté le territoire d’Haïti jeudi soir, en passant par la frontière de Malpasse / Jimani. Dès le vendredi 22 août, l’ancienne cheffe de la DDO aurait commencé à assurer la gestion d’une maison qu’elle avait achetée à Arroyo Hondo, ajoute le journal citant des sources proches des services de l’intelligence dominicains à Santo Domingo. Situé non loin de la « carretera Duarte », Arroyo Hondo est un quartier chic de la capitale dominicaine, suivant des sources jointes au téléphone par AlterPresse. Il aurait été question d’une demande d’asile auprès des autorités voisines, selon ces mêmes sources rapportant les informations circulant à Santo Domingo. Cependant, le Dr. Miguel Nunez, ministre conseiller auprès de l’ambassade dominicaine en Haïti, a affirmé à AlterPresse ne disposer d’aucune information officielle là-dessus. « Vous devez vous remettre à ce que dit le journal », a-t-il déclaré. Auparavant, un responsable des affaires consulaires de l’ambassade dominicaine dans la capitale haïtienne avait qualifié l’information diffusée par HOY de « rumeur colportée dans l’opinion publique dominicaine ». « Jusqu’à maintenant, nous ne disposons d’aucune information officielle évoquant un éventuel refuge de Hermione Léonard sur le territoire dominicain », a souligné ce responsable à AlterPresse. De son côté, un policier affecté au commissariat de Malpasse a fait savoir à AlterPresse, ce mercredi 27 août 2003, que le commissariat n’est pas en mesure, par téléphone, de donner des précisions sur l’information relatée par HOY. L’édition du 24 août de HOY a tenté de rappeler les circonstances de la disgrâce de Hermione Léonard au sein du parti Lafanmi Lavalas au pouvoir, une apparente « tentative de séquestration des deux filles, Christine et Michaelle », du président du 26 novembre Jean-Bertrand Aristide « par une douzaine d’agents policiers de la DDO ». pendant la première quinzaine du mois d’août 2003. A la suite de ce conflit avec l’ex-chef de la Police Jean-Claude Jean-Baptiste, « homme influent au Palais National », le bureau de Hermione Léonard, qui avait déserté son poste dès le 12 août, a été perquisitionné par des dignitaires lavalas. La rumeur faisait croire, dans la capitale haïtienne, que Hermione Léonard ferait partie d’un groupe de potentats lavalas appelés à « se séparer » du régime pour des raisons non indiquées. A Port-au-Prince, Hermione Léonard était considérée comme « une éminence grise, une femme tout-puissante, qui aurait les oreilles d’Aristide », ce qui fait dire aux rédacteurs de HOY que « le pouvoir excessif » montré par Hermione Léonard, « une femme aux mains dures, a rappelé l’époque de la macoute Max Adolphe (Rosalie Bosquet), main droite (des opérations) d’espionnage du dictateur François Duvalier ». Le nom de Hermione Léonard a été cité, en janvier 2003, parmi une liste de personnalités du régime lavalas, dont les visas d’entrée aux Etats-Unis d’Amérique ont été annulés pour « implication présumée dans le trafic de drogue » en direction de la république étoilée (cf. haitiWebdo 26 janvier – 1 er février 2003). Son nom a été cité également en janvier 2002 lors du scandale de la vente de riz par des potentats du régime lavalas. Sa disgrâce au sein du régime lavalas fait suite à des fuites de plusieurs barons du pouvoir, dont l’ex-porte parole de la Police Nationale d’Haïti Jean Dady Siméon réfugié au Canada depuis début août 2003. De nombreux partisans lavalas se seraient également enfuis du pays à cause de dissensions avec les autorités sur la conduite des affaires et sur la tournure des derniers événements, a appris AlterPresse.

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