Le sociologue Daniel Supplice tire la sonnette d’alarme en ce qui a trait aux conditions difficiles dans lesquelles vivent la majorité des enfants haïtiens. Intervenant à la rubrique » Invité du jour » de radio Métropole, M. Supplice a établie la relation entre misère, surpopulation et insécurité. » Il y a 30 ans Port-au-Prince comptait 400 000 personnes aujourd’hui il y a plus de 3 millions d’habitants dont la moitié sont âgés des moins de 18 ans « , indique Daniel Supplice qui informe que selon les statistiques la population de Port-au-Prince comptera 4 millions d’habitants en 2010. » La moitié de ces enfants vivent dans la misère et nombre d’entre eux ont intégré des gangs », ajoute t-il. » Il y a la hantise de la violence, dans mon école les enfants font des dessins de violence et de mort », déclare t-il rappelant que l’insécurité laisse des séquelles dans la vie des enfants. Daniel Supplice regrette que la démographie ne soit pas prise en compte par les autorités, faisant remarquer que le taux de natalité est de 3,8 % alors que le taux de croissance ne dépasse pas 2%. » Il faut un contrôle systématique et efficace de la population », dit-il précisant que ceci est nécessaire en raison des maigres ressources naturelles du pays. » Il faut imiter le modèle cubain durant la révolution ; la petite famille vit mieux », argue t-il. En ce qui a trait à la situation des enfants dans les prisons, Daniel Supplice qualifie cet état de catastrophique.Tout en insistant sur la nécessité de respecter la loi qui interdit l’incarcération des enfants, il soutient que les enfants sont incarcérés avec des adultes dont certains sont des homosexuels ou des toxicomanes. » La prison centrale construite sous l’occupation américaine et pouvant accueillir 700 personnes héberge actuellement plus de 3 000 individus », indique M. Supplice pour qui il est nécessaire de repenser la logique carcérale. Soulignant que le terme enfant regroupe tous les individus de moins de 18 ans, Daniel Suplice soutient que 48 % de la population haïtienne sont des enfants. » Parmi les enfants vivant dans des situation difficiles il y les enfants des rues qui mendient, volent et font partie des gangs », explique t-il rappelant que 25% des enfants haïtiens vivent de façon permanente dans une situation de vulnérabilité. La situation des enfants en domesticité n’est pas meilleure que ceux vivant dans les rues soutient M. Supplice qui souligne que ces deux catégories totalisent un million d’enfants.
Il faut inventer une enfance pour l’enfant haïtien selon Daniel Supplice
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