Intervention meurtrière de la PNH à Raboteau:la police est sur les traces de l’armée, selon les défenseurs des droits humains

Les militants des droits de l’homme condamnent l’intervention de la police à Raboteau, quartier populaire des Gonaïves, qui s’est soldée par plusieurs morts et blessés par balles.Les Organisations de défense des droits humains qui ont les yeux rivés sur la Cité de l’Indépendance décident de monter au créneau. De la commission Justice et Paix du diocèse des Gonaïves qui se dit frustrée, à la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains (POHDH) bouleversée en passant par la Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens (NCHR) grandement préoccupée, c’est la consternation. Le 2 octobre 2003 rappelle un bien triste évènement pour le père Marc Eddy Dessalines, secrétaire général de la Commission Justice et Paix et Eliphète Saint-Pierre, dirigeant de la POHDH.Ces militants des droits humains font référence au massacre perpétré à Raboteau par les militaires lors du coup d’Etat , le 22 avril 1994. La police appelée à protéger et servir vient outrepasser sa mission. Les droits à la vie, à la sécurité et à la liberté sont mises à mal, dénoncent ces défenseurs. „Une terreur aveugle règne dans la Cité de l’indépendance“, écrit la NCHR dirigée par Pierre Espérance. Haïti risque de se transformer en un véritable camp de concentration, avertit, pour sa part, la POHDH. Le temps est grave et l’heure est à l’appel. Le père Dessalines et Pierre Espérance appellent la police à garantir la sécurité de tous les haïtiens sans distinction aucune. Les violences du 2 octobre ne sont que le résultat de la gestion faite par le pouvoir en place de la situation qui prévaut aux Gonaïves depuis le 2 Août de l’année dernière( date de l’évasion d’Amiot Métayer), renchérit le père Dessalines pour qui „le gouvernement Lavalas don’t plusieurs membres sont d’anciens partisans du coup d’Etat“ a failli par sa complaisance envers l‘impunité. Mauvais choix politique, attitude irresponsable, estiment les défenseurs des droits humains, les explications ne manquent pas. Eviter un bain de sang, protéger les innocents, le gouvernement en place avançait arguments et arguties pour justifier sa non intervention à Raboteau après la spectaculaire évasion d’Amiot Métayer à la prison des Gonaïves. Tout compte fait , le sang a fini par couler. La population de la capitale n’est pas indifférente à la situation qui règne dans la Cité de l’Indépendance. Si certains port-au-princiens semblent minimiser les évènements aux Gonaïves, beaucoup d’entre eux estiment que le comportement des agents de la PNH dans la Cité de l’Indépendance laisse à désirer. Ces citoyens se déclarent révoltés et indignés des brutalités des policiers sur la population civile qui ont fait des morts et des blessés. Ils condamnent de tels agissements qui, selon eux, rappellent le temps des „tonton macoutes“ et de l’armée d’Haïti. Cependant, d’autres citadins préfèrent parler d’affrontements entre la population et la police. Mais dans la mêlée, d’autres disent ignorer ce qui se passe aux Gonaïves actuellement. Par peur ou par prudence, ils se gardent de tout commentaire.

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