Intervention musclée de la police à Raboteau : des morts et des blessés dans les rangs de la population

Les habitants du quartier populaire Raboteau , fief du chef d’OP assassiné Amiot Métayer, ont vécu une journée d’enfer, ce jeudi 2 octobre 2003. Trois (3) personnes ont été tuées par balle , selon la presse et huit (8) , selon les riverains, par les forces de police à la recherche des leaders de la contestation anti-Aristide. La Police Nationale d’Haïti (PNH) a déployé les grands moyens pour mener cette opération suite à des mandats d’arrêt émis par le Parquet de la Cité de l’Indépendance. Les principales unités de la PNH – la Swat Team, la CIMO et la Garde Côtière- appuyées par un hélicoptère ont investi Raboteau dans l’après-midi de ce jeudi et tiré dans toutes les directions , selon des témoins. Le bilan est lourd : plusieurs morts et un nombre important de blessés par balle. Beaucoup d’habitants éplorés s’en sont pris au Président Aristide. Peu avant l’opération , les responsables de la police avaient fait part de leur détermination à ramener la paix aux Gonaïves. La principale ville de l’Artibonite (située au nord de la Capitale , Port-au-Prince) est en proie à de violentes manifestations contre le Président Jean Bertrand Aristide depuis la découverte du cadavre cribblé de balles et mutilé du chef de « l’Armée Cannibale » Amiot Métayer , le 23 septembre dernier. L’action posée par la police est condamnée entre autres par les dirigeants de « l’Armée Cannibale », l’Association des Entrepreneurs de l’Artibonite (AEA) et le sénateur Lavalas , Prince Pierre Sonson. La police a reproduit le comportement de l’armée , dénoncent-ils, en faisant référence au massacre perpétré par les militaires lors du Coup d’Etat en avril 1994.

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