La dernière note de politique monétaire de la Banque de la République d’Haïti laisse apparaitre que le secteur bancaire haïtien se porte bien avec une augmentation des dépôts. Ce qui n’est pas obligatoirement un bon signal pour l’économie nationale selon Kesner Pharel. En effet l’économiste estime que cette augmentation peut être due à deux facteurs : d’abord un accroissement des transferts de la diaspora et ensuite une absence d’investissement.
« Les transferts de la diaspora sont clairement devenus le principal soutien de l’économie nationale dans un contexte où les importations sont en nette augmentation et les exportations en chute libre. »
Seulement, cette augmentation des dépôts n’apporte rien de productif à l’économie nationale faute d’intermédiation, affirme le spécialiste.
« S’il n’y a pas de crédit au sein de l’économie cela signifie plus de dépôt en banque mais moins de circulation et donc moins d’investissement. »
Pour expliquer cette accumulation des dépôts, Kesner Pharel désigne l’atmosphère actuelle. Le blocage récurrent des liaisons avec la province tend à interrompre la chaîne d’approvisionnement de la capitale et occasionne des mini « Peyi lock » en série.
Par ailleurs, le fait que l’état s’apprête à dépenser 125 millions de dollars pour organiser des élections dont les résultats risquent fortement d’être contestés, mobilise un montant important dans des dépenses qui sont loin d’être structurantes pour le pays déplore l’économiste.
AL/ Radio Métropole