La CARICOM en faveur de la levée des sanctions économiques contre Haiti

La CARICOM envisage de recommander à la Communauté internationale de débloquer les fonds destinés à Haïti pour résoudre la crise politique. Cette décision aurait été prise à l’issue d’un sommet tenu à Bélize du 3 au 5 février . Le projet de résolution contraste avec les propos tenus récemment à Port-au-Prince par les responsables d’une mission de 3 jours de la CARICOM sur la situation haïtienne. Cette déclaration intervient une semaine après que le ministre des affaires étrangères de Sainte-Lucie, Julian Hunt, ait mis un terme à une visite en Haïti. Au cours de cette réunion tenue à Bélize, les représentants des 14 pays membres de la CARICOM soutiennent que les problèmes sociaux politiques d’Haïti, état membre, pourraient être résolus si les centaines de millions de dollars prévus étaient débloqués par la Communauté internationale, indique un article du journal “Financial Times”. Les leaders de la CARICOM indiquent plus loin que l’administration de Jean Bertrand Aristide a réuni toutes les conditions exigées par les donateurs et les bailleurs potentiels et grâce à ces fonds , Haïti pourrait renforcer ses institutions et contribuer à l’avancement de la démocratie, explique le ministre des affaires étrangères de Sainte-Lucie , Julian Hunt. Mais une semaine auparavant, le chef de mission avait tenu un tout autre discours en Haïti à l’issue de trois jours d’enquête. Julian Hunt avait précisé que certaines conditions n’étaient pas encore réunies pour la reprise immédiate des pourparlers de sortie de crise . M. Hunt avait reconnu la délicatesse de la situation en Haiti après les évènements du 17 décembre 2001 marqués notamment par l’incendie des locaux des principaux leaders de l’Opposition par des partisans du président Aristide suite à l’annonce d’une tentative de « coup d’Etat « . M. Hunt avait à l’occasion souligné la nécessité de la formation d’une commission d’enquête internationale comme le veut l’Organisation des Etats Américains (OEA) dans sa résolution du 15 janvier 2002. La  » nouvelle position » de la CARICOM a été bien accueillie par le gouvernement Lavalas, face à l’Opposition qui conditionne la résolution de la crise au renversement de Jean Bertrand Aristide. L’attitude adoptée par les leaders de la CARICOM est qualifiée de correcte par un responsable du ministère haïtien des affaires étrangères qui a estimé que le gouvernement de Port-au-Prince a opéré des changements dans le sens voulu par la Communauté internationale. Le non déblocage de ces fonds augmente la frustration du peuple haïtien qui continue de croupir dans la pauvreté, a-t-il fait remarquer au “Financial Times”. L’article du journal indique que la situation politique en Haïti a empiré depuis une tentative de  » coup d’Etat » le 17 décembre dernier dénoncée par Lavalas. Et depuis, l’Opposition regroupée au sein de la Convergence Démocratique dont le quartier général a été pillé puis incendié par des partisans du président haïtien a fait remarquer que les portes des discussions ont été fermées par Jean Bertrand Aristide, rappelle le quotidien britannique.

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