La CARICOM en faveur d’une enquête indépendante sur le 17 décembre et du déblocage des fonds pour le gouvernement haitien

Les chefs de gouvernement de la CARICOM réunis à Bélize du 3 au 5 février se sont prononcés en faveur d’une évaluation internationale des évènements du 17 décembre 2001, comme le réclame la résolution du 15 janvier de l’OEA. Les dirigeants de la Communauté Caraibe indiquent qu’elle doit inspirer confiance dans son appréciation des faits( attaque du palais national par des inconnus armés et incendie des locaux de l’Opposition par des partisans du Président Aristide) en vue des actions de réparation à envisager. Ils soutiennent de plus l’idée que la CARICOM soit représentée dans cette commission et que l’organisation joue un rôle actif dans les efforts de renforcement du processus démocratique, particulièrement en ce qui a trait à l’indépendance du système judiciaire, la professionnalisation de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et le maintien du respect de la loi dans le pays. Dans le même temps, les chefs de gouvernement de la CARICOM pressent la Communauté internationale de débloquer les fonds à Haïti en raison des pas déjà franchis par le pouvoir lavalas pour rétablir un environnement de confiance dans le pays. Ces fonds , selon la CARICOM, devraient supporter le renforcement des pilliers démocratiques de la gouvernance aussi bien que fournir l’assistance humanitaire au peuple haïtien, particulièrement dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Parallèlement, la CARICOM se déclare satisfaite de la réponse positive du gouvernement haitien à la résolution de l’OEA relative à une invitation à adresser à la Commission interaméricaine des droits humains. D’après cette résolution adoptée le 15 janvier dernier , l’OEA devra envoyer des représentants en Haïti pour enquêter et évaluer la situation tout en assistant le gouvernement de Port-au-Prince dans le renforcement de son système démocratique et ses institutions. Par ailleurs, les chefs de gouvernement de la CARICOM invitent les partis politiques de l’Opposition à répondre favorablement aux invitations du pouvoir lavalas de reprendre les négociations et de conclure un accord. Les dirigeants de la CARICOM disent croire qu’il est essentiel qu’un gouvernement pleinement fonctionnel soit désigné pour diriger les affaires du pays. A ce sujet, ils pressent le président Jean Bertrand Aristide d’agir vite pour désigner un premier ministre susceptible de rassurer toutes les parties .Les chefs de gouvernement de la Caraibe anglophone déclarent noter que des élections pour tous les parlementaires élus le 21 mai 2000 auront lieu à la fin de 2002 tandis que les locales pourraient avoir lieu avant la célébration du bicentenaire d’Haïti en janvier 2004. Mais les deux parties devraient permettre au Conseil Electoral Provisoire (CEP) de jouer un rôle positif dans la détermination des dates, indique la CARICOM qui dit accepter l’invitation du gouvernement en place d’intégrer la mission d’observation internationale en Haïti au moment des élections. En outre, la CARICOM dit noter des difficultés dans le fonctionnement de la presse et estime qu’elle pourrait jouer un rôle dans le renforcement de la liberté d’expression. Les dirigeants du Marché Commun de la Caraibe se sont mis d’accord pour continuer à observer la situation d’Haïti à travers des visites régulières dans le pays afin de fournir l’assistance technique nécessaire. La Convergence Démocratique déplore l’appel lancé par la CARICOM en faveur de la reprise de l’assistance internationale au gouvernement lavalas sans la conclusion d’un accord politique. Pour la principale coalition de l’opposition, la Communauté des pays de la Caraïbe fait une très mauvaise lecture de la crise haïtienne. Elle estime que la CARICOM cherche à supporter un homme ( Jean Bertrand Aristide) au détriment des valeurs démocratiques. La Convcergence ne se déclare pas surprise de cette prise de position de la CARICOM et soutient que le déblocage des fonds contribuerait à enrichir les lavalassiens.

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