La Communauté Internationale perplexe après la démission de Jean Robert Faveur.

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L’Organisation des Etats Américains (OEA) et les Etats-Unis ne cachent pas leurs appréhensions et rappellent la nécessité de professionnaliser la Police Nationale d’ Haïti (PNH) suivant la loi. Cette situation met les autorités Lavalas le dos au mur et démontre la délicatesse de la question de la nomination d’un nouveau responsable de la Police. Pour nombre de secteurs, la démission de M. Faveur , le 21 juin 2003, est comme du pavé dans la marre. Au point où d’aucuns estiment qu’elle vient compliquer la situation du pouvoir. Un gouvernement qui aura fort à faire pour désigner un nouveau directeur général qui au moins réunirait certaines conditions exigées tant par la communauté internationale que les parties haïtiennes impliquées dans la recherche d’une solution à la crise. Dans sa réaction à la démission de Jean Robert Faveur, la Mission Spéciale de l’OEA dit s’attendre à ce que « le président de la République désigne un nouveau directeur général en conformité avec la loi et selon des critères techniques, de compétence nécessaires pour assurer la stabilité et à la bonne marche de cette institution dans le but de favoriser le processus de professionnalisation qui a déjà commencé ». De plus , la Mission hausse le ton en soulignant que les « allégations contenues dans la lettre de démission telle qu’elle a été publiée soulèvent de graves interrogations ». Ce point de vue est semblable à celui émis par l’ambassade américaine à Port-au-Prince qui , dans un communiqué, a indiqué que « les accusations d’ingérence politique auxquelles M. Faveur fait mention dans sa lettre de démission sont très graves et si elles s’avèrent réelles, cela est totalement innaceptable ». De son côté, l’Eglise Catholique qui n’a de cesse demander aux acteurs pitié pour Haïti ne cache pas non plus sa stupéfaction après avoir entendu les motifs de la démission de M. Faveur. Dans un contexte de pression internationale et face à d’autres secteurs qui ,manifestement, sont hostiles au pouvoir, le remplacement de Jean Robert Faveur peut se révéler difficile pour les autorités . D’ ailleurs, l’un des rares lavalassiens à exprimer son désaccord au traitement infligé par ses chefs hiérarchiques de parti au directeur démissionnaire , le sénateur Prince Pierre Sonson, soutient que le Pouvoir est contraint de reprendre les consultations avec la Communauté Internationale comme cela a été le cas pour M. Faveur. Le parlementaire a même averti que « l’on ne peut pas faire du marronnage avec l’international ». Toujours est-il qu’il faut de toute façon remplacer Jean Robert Faveur. Toutefois, c’est un vrai dilemme car il faut choisir avant tout un « technicien neutre » . Le député Lavalas Jean Candio vient de révéler que le prédécesseur de M. Faveur, Jean Claude Jean Baptiste, a dû faire face à une levée de bouclier à cause de son allégeance au Président Aristide . Autant la police est importante pour la sécurité de la population, autant elle est perçue comme une institution clé dans la résolution de la crise. Aussi sa professionnalisation apparait-elle comme primordiale. Reste à savoir le contenu de ce concept suivant les acteurs de la crise.

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