La Conférence internationale de Montréal sur Haïti s’est achevée, vendredi, après que les bailleurs de fonds se furent entendus pour réallouer une somme de 30 millions $ à des projets de relance identifiés par la délégation haïtienne. Ces projets permettront d’améliorer l’accès à l’eau et à l’électricité, permettront de nettoyer, de construire des canalisations, de préparer la rentrée scolaire, d’aménager des terrains de jeux pour les enfants, bref des projets à caractère social qui sont trop souvent obnubilés par les plus pressants problèmes de sécurité que connaît Haïti. La conférence de clôture donnée par le ministre canadien des Affaires étrangères, Pierre Pettigrew, aux côtés du ministre haïtien des Affaires étrangères, Hérard Abraham, et du représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Haïti, Juan Gabriel Valdès, a été perturbée par un manifestant. Il a lancé ce qui semblait être de la peinture rouge sur le ministre Pettigrew, au moment où il commençait son allocution lors de la conférence de presse. Le jeune homme s’était mêlé aux journalistes, assis à la première rangée à côté d’eux, et a soudainement sorti une bouteille de jus de canneberges qui était en fait remplie de peinture rouge. Il en a aspergé les mains et les vêtements du ministre, criant « Pettigrew menteur ». Les agents ont rapidement maîtrisé le manifestant, qui s’est identifié à un groupe appelé « Attack-Haïti » et l’ont expulsé de la salle. Il était attendu à l’extérieur de l’hôtel par la police de Montréal. Quelques minutes plus tard, après s’être lavé, le ministre Pettigrew est revenu dignement, malgré son complet encore tout mouillé. Il a habilement récupéré l’incident, affirmant que la démocratie avait de l’avenir et que rien ne minerait la détermination du Canada à l’égard du peuple haïtien. Il a été chaleureusement applaudi par la délégation haïtienne et les représentants internationaux qui participaient à la conférence de presse. Le ministre Pettigrew a noté que jusqu’ici, « près du tiers de l’argent commis a été décaissé » pour Haïti, c’est-à-dire l’argent que la communauté internationale s’est engagée à verser pour la relance d’Haïti. « Il faut accélérer le tempo », a toutefois souligné le ministre Pettigrew, en s’adressant à la communauté internationale. « C’est encourageant mais insuffisant. » Le ministre Pettigrew a aussi évoqué la nécessité de créer rapidement des emplois en Haïti. Pour sa part, le ministre haïtien des Affaires étrangères, Hérard Abraham, a fait état du manque de policiers en Haïti. Ce manque de sécurité pose davantage de problèmes, alors que des élections doivent se tenir cet automne. « L’idéal pour nous serait de 18 000 policiers. Actuellement, nous en avons 5000 », a précisé le ministre Abraham. Les autorités cherchent actuellement à faire former 2000 policiers supplémentaires pour en avoir à tout le moins 7000 à l’occasion des élections. Le représentant du secrétaire général de l’ONU en Haïti, Juan Gabriel Valdès, de son côté, a salué le rôle du Canada dans la relance d’Haïti. Il a émis le souhait que les Haïtiens puissent « récupérer la paix, la sécurité et le plein exercice des droits humains ». A l’extérieur de l’hôtel, quelques dizaines de manifestants ont exprimé leur désaccord devant la politique canadienne face à Haïti, dénonçant le ministre Pettigrew et le gouvernement Martin et brandissant des pancartes pro-Aristide. Source: Presse Canadienne
La Conférence sur Haïti prend fin sur une volonté maintenue et un incident
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