La France, préoccupée par les risques d’une catastrophe humanitaire en Haïti , presse Washington de suivre son projet de déployer une force de maintien de la paix pour mettre fin aux violences dans le pays. Si les Etats-Unis n’y pensent pas encore, la France au contraire, part du principe qu’en cas de risque de tragédie humanitaire, il faut porter rapidement la question dans un cadre international pour envisager les conditions d’une intervention. Certes, la France a pris l’initiative mais la mise en application de cette démarche pourrait se révéler compliquée pour les français qui butteraient sur des atouts américains dont leur droit de véto au Conseil de Sécurité de l’Organisations des Nations Unies (ONU) et la doctrine Monroe qui est encore d’application, affirme le professeur en relations internationales, Jean Robert Simonise. D’autres embûches pour les français peuvent provenir des haïtiens eux mêmes qui ont juré de ne plus être sous domination française. Les symboles et l’histoire forgent toute nation, a expliqué Jean Robert Simonise. Etant déjà dans une situation de guerre civile (aux Gonaïves et à Saint-Marc notamment plusieurs personnes ont été massacrées ces derniers jours, et des rebelles armés contrôlent désormais une bonne partie du pays), le professeur Simonise s’interroge sur les motifs que cache la position réservée des Etats-Unis. La France empressée, les Etats-Unis moins enthousiastes, le Mexique opposé, le Brésil vend sa langue au chat, l’envoi d’une force internationale est donc sur le tapis pendant l’année de célébration du Bicentenaire de l’Indépendance d’Haïti. Si le Conseil de Sécurité jusqu’à date se dit inquiet, Koffy Annan se montre préoccupé, les discussions entre les Etats-Unis prudents et la France disposée à envoyer cette force en Haïti, se sont intensifiées, le mercredi 18 février. Tandis que les Etat-Unis souhaitent un accord entre le gouvernement Lavalas et l’Opposition Démocratique pour restaurer le calme avant toute assistance internationale en matière de sécurité, la France déclare disposer de trois mille hommes pour cette opération en Haïti. On prévoit des avions de transport Trans All, au moins deux (2) batiments de la marine, un chaland de transport et un escorteur. On rappelle qu’Haïti est à quatre (4) heures de vol et quatre (4) jours de mer des bases françaises aux Antilles.
La crise haitienne fait l’objet de discussions au plus haut niveau entre Paris et Washington
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