Selon des données récentes fournies par le Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement, la dette d’Haïti envers le Venezuela, dans le cadre de l’alliance PetroCaribe, s’élève en ce début d’année à 1 milliard et 276 millions de dollars américains.Ce montant tient compte de l’annulation par le président Chavez de la dette de 395 millions, après le séisme du 12 janvier 2010.Le mardi 8 octobre 2013, le ministre haïtien de l’agriculture, Thomas Jacques avait annoncé qu’Haïti serait en mesure, dès le début de novembre de la même année, d’exporter des produits agricoles et agro-industriels vers le Venezuela en paiement d’une partie de la dette contractée pour l’achat de produits pétroliers dans le cadre de l’accord PetroCaribe.Le café, le sirop de canne à sucre, la banane et le haricot noir, figuraient sur la liste des denrées agricoles qui seraient exportées vers le Venezuela, auxquelles il faut ajouter des produits agricoles à valeur ajoutée comme la farine, les produits laitiers et les pâtes alimentaires. Le 12 Novembre 2013, le Premier ministre Laurent Lamothe avait rencontré des chefs et représentants d’une dizaine d’entreprises agro-industrielles du pays afin de les informer du mode opératoire et des mécanismes de compensation en produits agricoles de la dette contractée par l’État haïtien dans le cadre de l’accord PetroCaribe.Cette réunion avait permis aux participants de faire le point sur les exigences du gouvernement vénézuélien, relatives à l’exportation des produits agricoles et manufacturés en provenance d’Haïti, telles que : la compétitivité du prix des produits, le respect de la spécification et le respect de la fréquence de livraison des produits. »Le programme de compensation en produits agricoles, mis sur pied par l’administration Martelly-Lamothe pour payer la dette d’Haïti envers le Venezuela est une opportunité pour les agro-industriels, les producteurs et les coopératives agricoles locales qui y participent de se moderniser davantage, d’augmenter leurs capacités de production, de générer des revenus et de créer des emplois », pouvait-on lire dans un communiqué publié la Primature.Ce programme permettrait également aux entrepreneurs haïtiens de consolider la production du secteur agricole dans l’économie nationale et de s’ouvrir au marché vénézuélien, au marché régional et à la zone économique PetroCaribe. Celle-ci n’est ni une zone de libre-échange, ni une zone de compétitivité, précise le chef du gouvernement, mais une zone de complémentarité dans le domaine du commerce agricole.Les agro-industriels, qui s’étaient réunis à l’initiative du Premier ministre, s’étaient dits prêts à participer au programme de compensation et à exporter leurs produits figurant sur la liste des filières identifiées par le Venezuela. Récemment, L’ambassadeur Pedro Antonio Canino Gonzales était monté au créneau pour dénoncer ce qu’il estime être l’ingérence de la Banque Mondiale dans un programme qui ne concerne que le Venezuela et Haïti.Le diplomate vénézuélien réagissait à des propos tenus, début décembre 2013, par l’envoyée spéciale de la Banque Mondiale, Mary Barton-Dock, qui lors d’un point de presse avait dénoncé l’opacité dans la gestion du programme Petrocaribe. »Il faut une utilisation sage des financements de Petrocaribe dans l’économie du pays […] pour avoir cette transparence, il faut améliorer la gestion, soigner la préparation du budget d’investissement », avait insisté Mary Barton-Dock, exigeant des rapports de gestion plus détaillés du programme.Une démarche qui avait irrité les autorités haïtiennes au plus haut point et que l’ambassadeur Gonzales avait qualifiée « d’insolente ».HA/radio Métropole Haïti
La dette d’Haïti envers le Venezuela dépasse le cap du milliard de dollars américains
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