Le coordonnateur de la POHDH Daniel Dorsinvil et son épouse, abattus en pleine rue

Le coordonnateur de la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains, Daniel Dorsinvil et son épouse, Girldy Larêche, ont été froidement abattus au Canapé-Vert, dans l’après-midi du 8 février, par un inconnu qui a ensuite pris la fuite.Le militant des droits humains et sa conjointe circulaient à pied dans le secteur de Bois-Patate de la capitale, lorsque le drame s’est produit, a rapporté Antonal Mortimé, Secrétaire exécutif de la POHDH. « C’est un véritable choc pour la Plateforme, la famille et les proches des deux victimes », a confié Mortimé, visiblement choqué par le drame.Selon une première version de l’incident, le couple Dorsinvil venait d’effectuer des transactions bancaires lorsqu’il a été intercepté par un inconnu armé qui a ouvert le feu, les atteignant de plusieurs balles.Antonal Mortimé rejette la thèse du braquage ayant mal tourné. « C’est un crime politique, une « attaque contre le secteur des droits humains », a-t-il dénoncé, espérant que les auteurs de ce meurtre ne bénéficieront pas de « l’impunité » qui règne à travers le pays.Cette seconde version est partagée par les avocats André Michel et Newton Louis St Juste, deux opposants déclarés au pouvoir en place. »Nous, André Michel et Newton Louis St Juste, Avocats du Barreau de Port-au-Prince, condamnons avec véhémence, l’exécution ce samedi 8 février 2014 à Bois Patate, de Daniel Dorsinvil, Coordonnateur de la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Droits Humains (POHDH), et de son épouse, Girldy Larêche ».Selon eux, la version officielle selon laquelle les victimes revenaient de la banque, « ne saurait en aucun cas être mise en avant pour garantir l’impunité et cacher la vraie nature du crime ». »Au contraire, affirment-ils, Il s’agit de préférence d’un crime politique visant à intimider le secteur des droits de l’Homme considéré comme gênant pour le pouvoir en place ».Ingénieur civil de formation, Daniel Dorsinvil était un fonctionnaire du ministère des Travaux publics (TPTC), tout en militant pour les droits humains au sein du Groupe d’Alternatives et de Justice (GAJ), une organisation membre du réseau du POHDH.Daniel Dorsinvil fut par ailleurs un dirigeant très actif du Comité Résistance Populaire Benoit Batraville.Il avait pris l’initiative récente d’œuvrer à la mise en place du Mouvement Patriotique Démocratique et Populaire (MPDP), un regroupement d’une trentaine d’organisations politiques et sociales affichant ouvertement son opposition au pouvoir en place.HA/radio Métropole Haïti

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