La grève des douaniers se poursuit

Les douaniers ont entamé, ce lundi 6 décembre 2004, leur 4ème journée de grève sur fond de vives inquiétudes de la communauté des affaires. Une nouvelle rencontre est prévue, ce lundi, avec le ministre de l’Economie et des Finances, Henri Bazin, qui dénonce le caractère illégal de cet arrêt de travail observé depuis le 1er décembre. Visiblement choqué, le ministre Bazin affirme que le temps des négociations est limité et menace d’entreprendre des actions si les grévistes n’entendent pas faire marche arrière sur leurs revendications. Les douaniers réclament de meilleures conditions de travail notamment une augmentaion salariale substantielle. Henri Bazin révèle que la commission mise en place après la grève de 10 jours de juillet a fait des recommandations dans le sens d’un ajustement de l’ordre de 200 à 400%, ce qui équivaudrait à 4 milliards de gourdes. Pour le grand argentier de la République, une telle augmentation n’est pas faisable compte tenu des moyens du gouvernement et de la taille de l’administration publique. Dans l’intervalle, les effets de cet arrêt de travail se ressentent déjà. Un bateau transportant 158 conteneurs d’aide humanitaire n’a pas pu débarquer au port de Port-au-Prince, vendredi, et a dû rebrousser chemin. Le ministre Bazin a vivement dénoncé l’attitude des grévistes d’autant que l’ assistance était destinée aux sinistrés des Gonaïves. Parallèlement, un tanker pétrolier a failli ne pas décharger sa cargaison, le week-end écoulé. Henri Bazin soutient que cette situation risque de pénaliser le secteur d’assemblage, le principal secteur d’exportation du pays, et menace 4 à 5 mille emplois. Ce second débrayage en 6 mois des douaniers risque également à ne pas porter le Congrès américain à voter le Hero Act, loi favorisant le secteur du textile qui pourrait rapporter 150 à 200 mille emplois, croit savoir le ministre de l’Economie. Le secteur des affaires exprime ses inquiétudes face à cette situation à la veille de Noël qui menace de perturber les activités de gros et petits commerçants. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Réginald Boulos, condamne à la fois l’attitude du gouvernement et des grévistes. Les autorités n’ont pas fait montre de clairvoyance, estime M.Boulos qui s’en prend au caractère illégal de la grève et au manque d’humanisme des grévistes tout en reconnaissant la justesse de leurs revendications. Réginald Boulos fait état de propositions formulées au pouvoir pour faire fonctionner les douanes dans une période de 7 à 15 jours pendant que les négociations continuent. Le Dr Boulos fait remarquer que les douanes perçoivent 70% des recettes publiques. La grève de juillet avait causé des retards de paiement de l’ordre de 700 millions de gourdes.

Publicité