Le juge d’instruction, Bernard Sainvil, a entendu le vendredi 15 mars 2002 le dirigeant du parti du Congrès National des Mouvements Démocratiques ( CONACOM) , Victor Benoit, dans le cadre de l’enquête sur les évènements du 17 décembre 2001. Le professeur Benoit qui a vu les locaux de son parti et sa résidence privée incendiés par des partisans du pouvoir répondait à une invitation à titre de témoin. La justice haitienne s’active à l’approche de l’importante réunion de l’Organisation des Etats Américains (OEA) sur Haiti où la question des violences du 17 décembre devrait être au centre du débat . A quelques jours du 31 mars, c’est le branle-bas au cabinet d’instruction. Le juge Bernard Sainvil préposé à l’enquête sur le 17 décembre multiplie les convocations. “J’adresserai mon réquisitoire définitif à la fin de ce mois au Parquet” a confié le juge à Radio Métropole. Le 31 mars prochain, le secrétaire général de l’OEA, César Gaviria, doit présenter un rapport sur la mise en oeuvre de la résolution du 15 janvier sur Haïti. Le document prévoit en son article 4 qu’une enquête approfondie soit menée sur les violents évènements du 17 décembre ( attaque du Palais Présidentiel par des inconnus armées suivie de l’incendie des locaux des principaux partis de l’Opposition par des proches du pouvoir Lavalas ). Le vendredi 15 mars, le juge d’instruction Bernard Sainvil a entendu le responsable du CONACOM. A sa sortie du Cabinet, Victor Benoit s’est dit doublement surpris car , soutient-il, en droit on ne peut être à la fois plaignant et témoin . De plus , poursuit-il, c’est le même juge à avoir reçu sa plainte qui lui a signifié une assignation à comparaitre comme témoin . M. Benoit a indiqué qu’il semblerait qu’un problème administratif d’importance se pose au Cabinet d’Instruction puisque le juge Sainvil affirme qu’il n’est pas en possession de sa plainte . Témoin ou victime, les citoyens vont défiler au Cabinet d’instruction dans les prochains jours . Après Victor Benoit, ce sera le tour de ses collègues de l’Opposition Evans Paul et Reynold Georges. Le juge Sainvil entendra également le responsable de la police affecté à la sécurité du Palais national, Jean Oriel.Récemment, le magistrat a auditionné le sénateur Lavalas, Prince Pierre Sonson. Sur six (6) personnes arrêtées peu après les évenements du 17 décembre, trois ont bénéficié d’une main levée. Mais , seul Antoine Saati a été libéré. Trois autres , Jean Dumel, deux anciens membres des Forces Armées d’Haïti Guy François et Pierre Richardson sont toujours en prison. Au total 32 personnes sont visées dans le réquisitoire d’information du juge, 32 mandats d’amener sont entre les mains de la police, un seul , exécuté jusqu’ici, a conduit à l’arrestation du nommé Jean Baptiste Etienne.Selon certaines sources judiciaires et policières, les autres personnes ciblées seraient en fuite.
La justice cherche à faire la lumière au plus vite sur les évènements du 17 décembre
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