Le gouvernement Lavalas reconnait que la liberté d’expression est en difficulté à travers le pays. Dans un communiqué publié, le vendredi 23 août 2002, le régime en place s’est référé à des actes caractérisés d’intolérance vis-à-vis de la liberté d’expression et d’opinion. Selon le gouvernement, ces cas sont en violation des prescrits de la Constitution de 1987. Lors d’un point de presse, vendredi dernier, le Ministre de l’Intérieur, Jocelerme Privert, a lancé un appel au calme pour sauvegarder la paix et la stabilité politique. Les responsables Lavalas ont fait ces déclarations à la veille de l’arrivée à Port-au-Prince, ce lundi 26 août 2002, d’une mission de la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH) dans le cadre d’une visite de trois (3) jours. Cette mission intervient également au moment où les organisations de défense des droits humains expriment leur préoccupation quant à la dégradation de la situation en Haïti. Avec cette mission, la CIDH entend évaluer la situation des droits de l’homme dans le pays. La délégation de la CIDH est conduite par Clare Kameau rapporteur spécial pour Haïti, par Eduardo Bertoni rapporteur pour la liberté d’expression au sein de la CIDH et deux (2) spécialistes Madame Christina Cerna et Raquel Poitevien. Les membres de la Commission Interaméricaine des Droits Humains doivent s’entretenir avec les autorités du pays, des militants des droits humains, des leaders politiques, des victimes de violations des droits humains, la presse, le groupe des amis d’Haïti et les représentants d’organismes internationaux qui opèrent sur le terrain. Au mois de juin dernier , la mission de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) avait fait une visite de trois (3) jours dans la capitale haïtienne . Les membres de cette mission avaient estimé qu’il restait beaucoup à faire pour améliorer la situation des droits humains dans le pays. La CIDH avait fait part de sa préoccupation à propos des bandes armées, de la question de la dépendance de l’appareil judiciaire ainsi qu’à l’impunité. Le système judiciaire haitien caractérisé par sa dépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif est dans l’ensemble mis en cause dans le communiqué de la CIDH. . Elle avait mis en évidence la grande faiblesse du pouvoir judidicaire , l’impunité , l’état d’insécurité des citoyens haitiens et l’existence des groupes armés agissant en toute quiétude et les menaces proférées à l’encontre des journalistes haitiens. La CIDH avait déploré le manque de progrès réalisés dans les enquêtes relatives à l’assassinat des journalistes haitiens et Jean Léopold Dominique et Brignol Lindor . L’impunité, selon la commission, ne peut qu’encourager la perpétration de pareils actes sur les journalistes haitiens.
La liberté d’expression en difficulté dans le pays
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