La Police Nationale et les partisans du Pouvoir font une nouvelle démonstration de violence

Les étudiants et militants politiques de l’Opposition ont vécu une journée d’enfer à Port-au-Prince , le mercredi 28 janvier 2004 , suite à l’action posée par les policiers appuyés par les partisans armés du Président Jean Bertrand Aristide . Les principaux lieux de la violence étaient la Faculté de Droit et l’hôpital du Canapé-Vert où plus d’une trentaine de personnes ont été arrêtées non sans être malmenées . Tout a commencé après les « funérailles symboliques » du Chef de l’Etat chantées par les étudiants à la Faculté de Médecine. Par la suite , ils allaient gagner la rue Oswald Durand pour brûler un cercueil contenant des ossements devant le consulat des Etats-Unis d’Amérique . Peu de temps après, les policiers du Palais National et ceux de la CIMO avec la complicité des « chimères »( partisans armés du Président Aristide ) Lavalas n’ont pas lésiné sur les moyens en matraquant les manifestants puis en lançant du gaz lacrymogène dans un quartier où se trouve des établissements scolaires et des centres médicaux . Bilan : plusieurs arrestations , un manifestant tué par une grenade lacrymogène et beaucoup d’élèves incommodés, les pare-brises du véhicule du doyen de la Faculté de Droit cassées par les partisans du Pouvoir . Dans l’après-midi, la quinzaine de personnes arrêtées allait être libérée. Quelques instants plus tard , la tension allait être vive à l’hôpital du Canapé-Vert (Port-au-Prince) où les étudiants manifestaient pour condamner le décès de Lionel Victor qu’ils avaient présenté comme l’un des leurs mais qui sera présenté comme un partisan Lavalas par la secrétairerie d’Etat à la Communication . Les policiers sont, par la suite, intervenus dans l’enceinte de l’hôpital pour maltraiter des étudiants et des militants politiques en présence des proches de la victime , des médecins et des patients visiblement sous le choc. Près d’une vingtaine de personnes avaient été interpellées dont plus de la moitié seront relâchées suite à une intervention de l’organisation de défense des droits de l’homme , NCHR. La police a violé l’enceinte de l’hôpital du Canapé-Vert en tirant de nombreux coups de feu en l’air au mépris de la loi et des conventions internationales. Le président du Conseil d’administration de l’hôpital condamne vigoureusement la descente effectuée par la police. Le docteur Raymond Miot a demandé à la police de vider les lieux tout en qualifiant d’inacceptable cette situation. De son côté , un ancien président de la Croix Rouge Haïtienne a également dénoncé l’intervention de la police à l’hôpital du Canapé-vert. Le docteur Camille Archange rappelle qu’Haïti est signataire de conventions internationales protégeant les centres hospitaliers, les espaces culturels et universitaires. Ces actes de violence commis par les policiers et les partisans du Pouvoir au moment même où une mission de la CARICOM conduite par le secrétaire général adjoint , Colin Granderson , séjourne au pays pour tenter de trouver une solution à la crise politique . M. Granderson a rencontré mercredi le président de la Conférence Episcopale , Monseigneur Hubert Constant . Le comportement violent des policiers fait suite à la publication d’un communiqué gouvernemental interdisant toute manifestation dans les rues de la capitale .

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