La Société Civile fait la grève contre le régime Lavalas et élabore un plan de sortie de crise

Le groupe des 184 institutions et organisations de la Société Civile lance un mot d’ordre de grève pour le vendredi 24 janvier 2003. Ce regroupement qui avait demandé au chef de l’Etat d’adopter un certain nombre de mesures avant de s’engager dans la voie électorale n’a pas du tout apprécié le mépris affiché par le Pouvoir . Après vingt (20) jours de vaine attente , le groupe des 184 se déclarent profondément déçu de l’attitude du régime à qui il réclamait entre autres des mesures en matière de respect des libertés publiques , de démantèlement des gangs armés, d’action publique contre les auteurs des crimes , de libération des personnes arrêtées illégalement . L’Organisation des Etats Américains (OEA) à travers la Résolution 822 ne demandait pas plus mais n’a pas eu grand-chose. Et le groupe à travers Rosny Desroches, directeur exécutif de l’Initiative de la Société Civile , tire la conclusion que le pouvoir n’a pas  » la volonté politique  » de résoudre la crise née du scrutin législatif et contesté du 21 mai 2000 et de créer les conditions propices à l’organisation d’élections  » libres , transparentes et crédibles  » . Les 184 estiment que de bonnes élections ne peuvent pas se tenir dans le contexte actuel et durcissent le ton en annonçant pour le vendredi 24 janvier une grève générale qui a déjà reçu l’appui du secteur syndical et Mouvement des Paysans de Papaye . « C’est un avertissement », explique Maurice Lafortune , président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haiti (CCIH) dans une allusion aux récentes grèves en Haiti . Les chefs de file des 184 se gardent jusqu’ici de parler de départ de Jean Bertand Aristide , certains disent croire toujours dans le dialogue, d’autres pas du tout , mais André Apaid de la Fondation Nouvelle Haiti appelle à la patience . Le responsable du Mouvement des Paysans de Papaye (MPP) ,Chavannes Jean Baptiste , dont l’organisation est membre du groupe des 184 demeure convaincu que le chef de l’Etat , Jean Bertrand Aristide , doit quitter le Pouvoir . Le leader du MPP pense que les 184 finiront par exiger la démission de M. Aristide pour favoriser une sortie de crise . Dans l’intervalle, le temps est aujourd’hui à la concertation au sein de la Société Civile qui travaille à la présentation bientôt à la nation et aux formations politiques d’une proposition de sortie de crise ajoutée d’un plan d’action . Le groupe se penche également sur l’élaboration d’un nouveau contrat social. Il faut noter que le groupe compte 35 nouveaux inscrits portant le nombre à 219 . Tous les responsables d’institutions ,d’organisations et regroupements , signataires de la première déclaration du 26 décembre 2002 , étaient présents à cette conférence de presse en invitant les agents de la fonction publique et les forces de l’ordre  » à la solidarité citoyenne et au refus de cautionner les actes illégaux et inacceptables « . Le groupe de 184, bientôt 219, a conclu sa rencontre en reprenant le cri de l’Opposition : » nou bouke »(nous sommes fatigués) .

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