L’Administration BUSH conseille au Pouvoir et à l’Opposition haïtienne de supporter la proposition de compromis de l’Eglise

Le secrétaire d’Etat américain, Colin Powell invite les protagonistes haïtiens à recourir à la proposition de l’Eglise Catholique moins de 24 heures après les violences enregistrées à Port-au- Prince au cours desquelles trois (3) personnes ont été tuées et plus d’une trentaine d’autres blessées par balle ou par jets de pierres lors d’une manifestation de l’Opposition dispersée par des partisans du Pouvoir . Selon le chef de la diplomatie américaine qui s’exprimait dans le cadre d’une conférence de presse à Washington, ce jeudi 8 janvier 2004, le président haitien Jean Bertrand Aristide et l’Opposition haitienne peuvent se saisir du compromis proposé par l’Eglise en novembre dernier pour mettre fin à la crise politique qui paralyse Haiti depuis mai 2000. Tout en se disant préoccupé par la situation qui s’est aggravée depuis l’automne dernier ,le secrétaire d’Etat américain dont les propos sont rapportés par l’AFP soutient que ce compromis apporterait un peu d’ordre au processus politique et fournirait un cadre constitutionnel afin que les Haïtiens puissent exprimer leur volonté . M. Powell a ajouté que le cas d’Haïti pourrait être évoqué en début de semaine prochaine à Monterrey au nord du Mexique ,lors du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des Amériques. Ce compromis de l’Eglise Catholique prévoit la création d’un conseil de neuf membres auprès du Chef de l’Etat et qui représenterait la diversité de la population dont l’Opposition, indique l’AFP . Cette proposition a été rejetée au départ par le parti au pouvoir , Lafanmi Lavalas, qui l’avait qualifié de coup d’Etat. De même que l’Opposition avait pris ses distances par rapport à ce compromis. Cependant en décembre , le président Aristide et les Etats-Unis y ont vu une possibilité de sortie de crise .Mais l’Opposition n’en démord pas estimant qu’il s’agit d’une tentative désespérée du président haitien. Cette position est partagée par le vice-président de la Conférence Episcopale , Monseigneur Guyre Poulard, opposant farouche à Lavalas. Le prélat avait qualifié de tardive la position du président Aristide, arguant qu’ au moment de la présentation du projet aux protagonistes , les évènements sanglants du 5 decembre des partisans du régime à l’Université n’avaient pas lieu. Colin Powell reussira-t-il à faire revenir les protagonistes sur leur position ? En tout cas, dans le climat de violence actuel , rien ne montre que le dialogue ou la négociation est pour demain. En témoignent les différentes réactions négatives à la proposition française de dialogue entre les acteurs à partir du compromis de l’Eglise . Il faut également souligner qu’ à mesure que la tension monte en Haïti et les violences gagnent du terrain , nos voisins de l’autre côté de la frontière prennent des dispositions. L’alerte est décrétée sur le long de la frontière séparant les deux républiques . De nouvelles troupes et au moins quatre hélicoptères patrouillent comme mesure préventive , indique le général dominicain Jorge Zorilla, selon l’agence EFE. Ce qui porte plus d’un à croire qu’ Haïti , vu de l’extérieur , au lendemain de la célébration du Bicentenaire de son Indépendance , projette une image qui , de toute évidence , laisse à désirer. ‘

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