L’appréciation de la gourde continue d’inquiéter des économistes

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Les économistes Kesner Pharel et Riphard Sérent se montrent très inquiets des conséquences de la récente appréciation de la gourde. Selon Kesner Pharel, ce renforcement de la devise nationale n’est dû qu’à une augmentation du montant global des transferts de la diaspora, couplée à des prévisions de récoltes optimistes, en raison de la pluviométrie. L’économie réelle reste à la traîne, ce qui est préoccupant, assure l’économiste. A l’opposé, l’économie dominicaine est en phase de reprise et le faible niveau du peso par rapport à la monnaie haïtienne confère une plus grande compétitivité aux produits dominicains. Même préoccupation de la part de Riphard Sérent : « Ce qui m’inquiète actuellement, c’est que la République Dominicaine profite de l’appréciation de la gourde pour écouler ses produits. Ce qui a pour conséquence une fuite des devises, alors que la situation du pays n’est pas favorable aux entrées par l’intermédiaire du tourisme ou des exportations. » Cette situation pourrait même entraîner une rareté de dollar en numéraire dans le pays, estime-t-il. Les deux économistes qui intervenaient sur les ondes de Radio Métropole, s’accordent pour qualifier de méritoires, les efforts de la BRH pour maintenir la stabilité de la gourde, mais ils s’entendent également sur le fait que la banque centrale ne pourra les maintenir plus de 6 à 9 mois. Il faut discuter avec les différents secteurs économiques pour définir un taux de change d’équilibre, qui ne pénalise pas l’activité dans le pays et ne favorise pas les importations, pense pour sa part Riphard Sérent. AL / radio Métropole Haïti

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