L’assassinat de 3 femmes sourdes-muettes révolte des sociologues

Des sociologues qualifient de barbare le crime dont sont victimes 3 femmes sourdes-muettes à Cabaret le 18 Mars dernier. Selon Laennec Hurbon, Hérold Toussaint et Antoine Augustin, ce phénomène résulte du manque d’éducation et de la banalisation de la vie en Haïti. Pour Laennec Hurbon, il est triste que des personnes handicapées totalement inoffensives puissent encore aujourd’hui être victimes de croyances populaires. le professeur Hérold Toussaint a indiqué ces dernières années, on assiste à un déclin dans les familles, dans les écoles et même dans les églises. « A ce stade des débats, l’éducation civique est la clé de voute de toute société, insiste le sociologue » , a déclaré le sociologue . Autre aspect de la question à considérer selon lui, c’est la banalisation de la mort et de la vie en Haïti. Révolté, Antoine Augustin dit déplorer le manque de solidarité et de tolérance envers ces 3 femmes vulnérables, en situation de faiblesse. Tout ceci n’est que le fruit de cette société en déliquescence, estime le sociologue. Qui pis est, le minimum de structure de défense n’existant pas, il n’est pas étonnant que des personnes handicapées subissent de tel sort, reproche t-il. De nombreuses voies continuent de s’élever pour protester contre ce crime odieux. Rappelons dans l’intervalle, qu’une marche a été organisée vendredi dernier par des personnes handicapées pour réclamer justice pour les 3 femmes victimes. Un premier pas mais beaucoup restent encore à faire, de l’avis de ces sociologues qui souhaitent que des femmes âgées souffrant d’Alzheimer ou encore de déficience physique ou mentale ne soient plus des martyrs, victimes de croyances d’un autre âge. Vanessa, Monique et Sophonie, ce sont les noms des 3 sourdes et muettes qui ont été retrouvées mortes le 18 Mars dernier à Cabaret après avoir été lynchées. Sans défense, ces femmes souffrant de déficience physique ont été attaquées très tard dans la soirée par des individus qui les ont prises pour des sorcières. Un cas qui est loin d’être isolé, puisque pas une année ne passe en Haïti sans que des innocents souffrants de difficultés d’expressions dues à la maladie ou à une déficience quelconque ne soient pas massacrés par superstition. Ce que dénoncent des sociologues interrogés sur ce phénomène. EJ/Radio Métropole Haïti

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