La célébration de la journée mondiale de l’alimentation à Marmelade a donné lieu à un débat animé sur la question de l’insécurité alimentaire. En la circonstance, le ministre de l’agriculture Sébastien Hilaire a admis qu’il y a un fossé énorme à combler en Haiti entre le désir du président de la république à donner à manger à la population et la réalité. La sécurité alimentaire selon le FAO se définit par la disponibilité de la nourriture partout et en tout temps . On ne peut pas parler de sécurité alimentaire dans un pays quand tous ses habitants ont de la difficulté à se procurer de la nourriture nécessaire à leur développement où et quand ils en ont besoin. Un simple regard sur la situation dans certains pays d’Afrique, d’Asie et en Haiti , nous donne la preuve irréfutable de vivre dans un monde insécure. Actuellement un (1) être humain sur huit (8) souffre de malnutrition. Dans le monde entier 826 millions de personnes meurent de faim chaque année. La situation est très grave, selon le FAO. En Haiti, il y a urgence , dit le représentant de l’Agence des Nations Unies , Joseph Tikaya d’autant qu’un pays considéré comme essentiellement agricole ne produit que la moitié de la nourriture consommée par ses 8 millions habitants. La population augmente tandis que la production agricole dégringole, le coût de la vie augmente, la culture de la terre diminue. Changer les conditions de vie du peuple, amélioration de la situation économique , le gouvernement en place les résument en une seule formule “ lapè nan vant”( autosuffisance alimentaire ) . Mais si le 7 février Jean Bertrand Aristide l’a annoncé, le ministre de l’agriculture est sans doute du nombre de ceux qui doivent la donner mais entre promesses mirobolantes et réalité flagrante, Sébastien Hilaire se dit très gêné . Le titulaire de l’agriculture avoue qu’il ne se sent pas à l’aise dans une telle formule dans la mesure où pour arriver à l’autosuffisance alimentaire autrement dit donner à manger à tout le monde il faut investir beaucoup d’argent et dans de bonnes conditions. Or ce n’est pas encore le cas, concède Sébastien Hilaire . De Saint-Domingue, la colonie prospère, , le pays est passé en moins de deux cents ans à une situation de détresse . Et pourtant Haïti fait partie des rares pays du monde ayant la capacité de produire suffisamment pour ses habitants et d’exporter l’excédent. La décentralisation, l’encadrement aux paysans, l’aide alimentaire, la journée mondiale de l’alimentation a donné lieu à de sérieux débats sur ce fléau mondial qu’est la faim. Famine, disette, dans un pays qui n’a pas connu la guerre. Le vent de l’insécurité alimentaire souffle dans tous les ventres, dans toutes les entrailles, la paix promise en Haiti par le président Jean Bertrand Aristide tarde à se matérialiser.
L’autosuffisance alimentaire en Haiti n’est pas pour demain, reconnait le ministre de l’agriculture.
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