Le cas Antoine Isméry aux assises criminelles spéciales qui débutent ce lundi

Les assises criminelles spéciales débutent ce lundi 16 août 2004 .Parmi les cas qui seront entendus figure celui de l’assassinat, le 11 septembre 1993, du militant politique et commerçant Antoine Isméry. L’ancien numéro 2 du FRAPH Louis Jodel Chamblain et de l’ex- responsable du service anti-gang, l’ancien -capitaine Jackson Joanis qui ont été condamnés par contumace seront entendus. A l’occasion de ces assises,les organisations de défensde des droits humains se montrent extrêmement préoccupées.Le Comité des Avocats pour les Libertés Individuelles(CARLI) estime qu’il faut éviter toute parodie de justice.Le responsable du CARLI , Renan Hédouville, accuse des membres du FRAPH et d’anciens militaires du Service Anti-gang d’avoir pris part au meurtre du commerçant Antoine Izméry le 11 septembre 93 à l’Eglise du Sacré-Cœur Turgeau. Pour sa part,la Coalition Nationale pour les Droits des Haïtiens (NCHR) s’interroge sur la décision des autorités de tenir ces assises avec notamment le dossier de l’assassinat d’Antoine Izméry.La NCHR par la voix de Marie Yolène Gilles lance une mise en garde aux autorités judiciaires contre tout arrangement dans le cadre des assises criminelles. Dans une note, la NCHR rappelle que  » Le 11 septembre 1993, en commémoration du massacre du 11 septembre 1988 une messe a été organisée par le KOMEVEB et chantée à l’Eglise du Sacré Cœur de Turgeau. Dès six heures (6h) du matin, selon un rapport de la Commission Nationale de Vérité et de Justice, des militaires en civil, des attachés et des dirigeants du FRAPH furent déployés de manière stratégique et remarqués aux abords de l’Eglise. Plusieurs personnes dont des journalistes furent battus, arrêtés et conduits à l’Antigang que commandait à l’époque l’ex-Capitaine Jackson Joanis avant qu’une dizaine d’hommes armés aient tiré Antoine Izméry de l’Eglise, l’aient emmené à la rue Jose Marti où il a été abattu d’une balle à la tête ». L’organisation de défense des droits de l’homme soutient qu’ « Un tel crime ne peut rester impuni » et se dit très  » préoccupée par des informations circulant dans les couloirs du Palais de Justice faisant état que ce procès, organisé, de manière incompréhensible, à la va-vite, n’est que le résultat d’un compromis politique entre le gouvernement provisoire de la République et les anciens rebelles pour blanchir l’ex-numéro 2 du FRAPH ». Outre l’assassinat de Antoine Isméry, un farouche opposant au Coup d’Etat militaire de 1991 et fervent supporter d’Aristide, cinq autres affaires doivent être entendus lors de ces assises spéciales.

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