Le débat sur la réorganisation de l’armée haïtienne s’intensifie alors que la Minustah se prépare pour une mission de longue durée

La question de la réorganisation des forces armées est étroitement liée à la présence des troupes militaires de l’ONU en Haïti. Les observateurs s’interrogent sur la conjonction de la volonté des autorités actuelles et élues à écarter l’armée haïtienne tout en renforçant la présence militaire étrangère. Au regard des infrastructures mises en place par la mission onusienne, d’aucuns pensent que la durée de son mandat ne dépend pas des autorités haïtiennes.Si l’on prenait le temps d’apprécier les faits pour ce qu’ils représentent, l’on comprendrait facilement que le départ des troupes onusiennes d’Haïti n’est pas pour demain. En fait, ce n’est pas par une simple déclaration qu’un dirigeant fera partir les quelques 7 mille soldats et les 2.000 policiers internationaux présents sur le territoire national depuis deux ans.L’essentiel est qu’il faut regarder de près la réalité du fonctionnement de la mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti. Sur les terrains vagues dans l’environnement de la piste d’aterrissage de l’aéroport international Toussaint Louverture, un simple coup d’oeil suffit pour constater l’ampleur des travaux de construction des bâtiments destinés à héberger le personnel, stocker les matériels ou encore accueillir toute la logistique de la Minustah. Des travaux dont la portée renseigne sur la durée de vie escompté. Pour être clair, une mission avec un mandat de 6 mois n’a aucun intérêt à s’engager dans des investissements à long terme à l’image des contrats de longue vie passés avec des fournisseurs de service de la place. Dans des hôtels de la capitale haïtienne tels le Plaza, Christopher, Villa Saint-Louis, occupés par les soldats de la Minustah, les travaux de refection et d’aménagement vont jusqu’à modifier le côté physico-spatial des lieux. En divers points, le décor est tranformé en profondeur comme pour indiquer que les contrats ne relèvent pas du court terme.Sans vouloir se fier aux rumeurs faisant état d’un mandat de plusieurs décennies, les faits constatés sont assez révélateurs de la forme de mission calculée pour Haïti. Les mises en place parlent d’elles mêmes, restent à savoir si la procédure demeurera la même en parlant du renouvellement du mandat de la mission onusienne qui se fait toujours au compte goutte. Il vrai qu’à chaque fois la durée du mandat ne dépasse pas six mois mais de 2004 à nos jours l’on est déjà à 3 fois 6.

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