Le directeur de la compagnie aérienne française Air France à Haïti, Didier Mortet, a été tué jeudi soir à Port-au-Prince par trois inconnus circulant à moto alors qu’il regagnait son domicile, a annoncé à l’AFP l’ambassade de France. M. Mortet, 49 ans, accompagné de sa femme d’origine ukrainienne et de son chauffeur, revenait en voiture avec leurs bagages de l’aéroport international Toussaint Louverture de la capitale haïtienne alors qu’il débarquait du vol régulier d’Air France en provenance de France en début de soirée. Au bas de la rue donnant sur son domicile, dans le quartier résidentiel de Musseau où se trouvent les bureaux du Premier ministre, trois hommes circulant à moto ont tiré plusieurs balles sur la voiture et seul M. Mortet a été atteint d’une balle au bras et d’une autre au coeur qui l’a tué sur le coup. L’assassinat qui n’a pas été revendiqué a été perpétré aux alentours de 18h30 locales. Les meurtriers ont pris la fuite à moto. La Police Nationale d’Haïti (PNH) s’est immédiatement rendu sur les lieux et a bouclé le quartier. Le directeur général de la PNH, Léon Charles, et le directeur général de la police judiciaire haïtienne, le commissaire divisionnaire Michael Lucius, se sont rendus rapidement sur place avec des officiels de l’ambassade française. Cet assassinat spectaculaire intervient la veille du transfert de responsabilités de la Force Multinationale Intérimaire (Canada, Chili, Etats-Unis et France) à la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (MINUSTAH) commandée par le général brésilien Augusto Heleno qui doit compter 6.700 militaires dont 1.200 brésiliens et 1.622 policiers internationaux. Didier Mortet vivait en Haïti depuis environ deux ans. Père de famille et employé de longue date d’Air France, pour laquelle il avait aussi travaillé au Vietnam, il était responsable des vols à l’arrivée et au départ de Port-au-Prince. La compagnie française a confirmé son assassinat mais n’a pas donné d’autres précisions. « C’était un membre éminent de la communauté française de Haïti », a souligné le porte-parole de l’ambassade. Le ministère français des Affaires étrangères a de son côté déclaré que son ambassade à Port-au-Prince était « en contact avec les autorités haïtiennes pour faire toute la lumière » sur les circonstances du décès. « Nous attendons davantage d’informations », a ajouté la porte-parole Cécile Pozzo di Borgo. La police n’exclut aucune hypothèse : une tentative d’enlèvement, un règlement de comptes ou une volonté de destabiliser un pays en construction. AFP, AP, Radio Métropole, Port-au-Prince,Paris, vendredi 25 juin 2004.
Le directeur d’Air France à Haïti assassiné dans la capitale haïtienne
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