Un fort pourcentage de parents haitiens ne prennent pas conscience de leurs responsabilités envers leurs enfants et les abandonnent purement et simplement en cas de nécessité, constate “Secours islamique de France”. Une situation qui justifie les interventions de l’ONG française en Haiti.Alors que le gouvernement haitien conteste les conclusions d’une étude estimant qu’un enfant sur dix travaille comme esclave domestique en Haiti [ http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=22825 ], notre confrere Rfi se penche sur le “douloureux problème des abandons d’enfants” dans ce pays.Une situation qui, selon ‘Secours islamique de France'(SIF), est due au fait qu’un fort pourcentage de parents haitiens ne prennent pas conscience de leurs responsabilités envers leur progéniture, ce qui justifie et motive les interventions de l’ONG française dans ce pays de l’archipel des Antilles. “Ce sont des familles qui vivent avec un dollars US et moins par jour, a indiqué Vincent Demeutre, chef de mission pour le SIF en Haiti, impossible de les nourrir, impossible de les soigner, alors on leur donne un coup de pouce financier ».Les abandons d’enfants représentent un phénomène qui, en raison de la pauvreté, prend de l’ampleur en Haiti, estime notre consoeur Amélie Baron dans un reportage diffusé ce lundi sur Radio France Internationale (RFI). « La lutte contre la séparation familiale et l’abandon, de par son ampleur et sa complexité est un défi de taille », constate le SIF.De nombreux acteurs en Haïti, précise-t-il, aux premiers rangs desquels les institutions gouvernementales et la société civile haïtienne, épaulées par les organisations internationales dont les ONG, notamment depuis le séisme, « travaillent pour une meilleure protection de l’enfance ». »Plusieurs facteurs expliquent les circonstances dans lesquelles une famille peut être amenée à se séparer d’un ou plusieurs enfants, souvent contre son gré ou dans l’illusion que cette séparation offrira à l’enfant de meilleures conditions de vie ».Ces séparations familiales intentionnelles, selon une étude récente publiée par SIF, sont fréquentes puisqu’un enfant haïtien sur cinq ne vit pas avec ses parents biologiques. »Elles s’inscrivent dans le cadre de ces dynamiques sociales, économiques et culturelles, et placent l’enfant dans une situation de grande vulnérabilité ». Elles revêtent, y lit-on, différents visages :- Les enfants placés en domesticité ou enfants restaveks, soit un enfant haïtien sur 10. Cette exploitation, issue d’un système initial d’entraide progressivement perverti, est à l’origine de la catégorie d’enfants haïtiens la plus vulnérable. « Un enfant restavek de 15 ans mesure en moyenne 4 cm de moins et pèse 20 kg de moins qu’un autre enfant haïtien.Les enfants placés en maisons d’enfants, dont 80% ont pourtant toujours au moins un parent vivant. Ces structures, qui fonctionnent en dehors de tout cadre légal pour 91% d’entre elles, représentent un ensemble hétérogène : elles peuvent proposer une prise en charge satisfaisante avec déclaration des enfants auprès des autorités haïtiennes, ou des conditions de vie extrêmement précaires, jusqu’au trafic et à l’adoption illégale.- Les enfants des rues, phénomène largement lié à la séparation familiale, qui tend à augmenter, avec 3,380 enfants dans les rues de Port au Prince en 2011, et auquel aucune réponse satisfaisante n’est encore apportée.- Les enfants victimes de trafic et de traite vers la République Dominicaine, majoritairement issus de familles vulnérables,pauvres et peu stables, abusées par les passeurs. Le nombre annuel de victimes classe Haïti au deuxième rang mondial pour le trafic et la traite.Plus de la moitié de la population en Haïti est âgée de moins de 21 ans, et environ 30% est âgée de 15 à 25 ans.Les jeunes et les adolescents représentent à la fois une force considérable pour le développement du pays et un groupe vulnérable face au disfonctionnement du secteur socio-économique d’Haïti. Pour écouter le reportage de RFI : http://www.rfi.fr/aef_player_popup/rfi_player# Crédit photo : © Getty images/Mario Tama HA/Radio Métropole Haiti
Le douloureux problème des abandons d’enfants en Haiti
Publicité