Le gouvernement brosse un tableau sombre de la situation économique du pays mais se veut optimiste

Le gouvernement fait le point sur la situation économique du pays à l’occasion d’une conférence de presse organisée par le chef de l’Etat, Jean Bertrand Aristide, le jeudi 27 juin 2002, en prélude à un conseil des ministres. La situation est pour le moins préoccupante en dépit de l’optimisme manifesté par M. Aristide. Selon le tableau présenté par le gouvernement Aristide/Neptune, c’est durant l’exercice fiscal 2000/2001 que l’économie haïtienne a commencé à se porter très mal. Le produit intérieur brut a régressé de 1.2 %, au 30 septembre 2001, l’inflation en glissement annuel était environ de 12 %. Le taux de change qui était de 20 gourdes pour 1 dollar américain durant l’exercice 1999/2000 est passé à 23 gourdes en 2000/2001 pour franchir la barre de 26 gourdes au cours de cet exercice. Durant les trois (3) dernières années, les réserves nettes de change du pays ont considérablement baissé. De 163 millions de dollars américains en septembre 2000, elles sont tombées à 108 millions en 2001 et pour dégringoler à 70 millions de dollars américains . Et le taux d’intérêt au secteur privé s’est considérablement contracté. Conséquence: augmentation des taux d’intérêt durant le dernier exercice . Les facteurs explicatifs à cette hémorragie économique sont multiples, à en croire le ministre de l’économie et des finances , Faubert Gustave . Le grand argentier de la République cite entre autres l’incertitude politique , le blocage de l’aide internationale , les dépenses exceptionnelles (organisation d’élections, installation du gouvernement et des élus) , et le faible niveau d’investissement tant du secteur public que du secteur privé. Avec le retour au pouvoir de Jean Bertrand Aristide le 7 février 2001 et l’installation du gouvernement de Jean Marie Chérestal un mois plus tard, des stratégies ont été développées dans l’objectif d’un redressement de la situation, poursuit le ministre Gustave . Et du début de l’année fiscale en octobre 2000 à aujourd’hui, le gouvernement Aristide/Neptune parle de grands résultats obtenus. Jean Bertrand Aristide dressant l’état de santé de l’économie haïtienne a indiqué qu’elle est  » stable mais stagnante « . Mais la meilleure voie de sortie reste le dégel de la situation politique, M. Aristide l’a lui même dit : “Il ne peut y avoir de stabilité économique en dehors de stabilité politique”. Et justement à cause du poids des sanctions économiques en rapport avec la crise politique, le ministre des finances dresse un tableau plutôt sombre pour le moyen et le long terme . Alors, plus d’un se demandent comment envisager l’avenir de ce pays avec une économie à genoux, très peu d’exportation, d’investissement et un chômage qui fait rage? Jean Bertrand Aristide se veut rassurant en invitant la population à garder la tête froide car, pour le chef de l’Etat , en dépit de la stagnation, le pays avance .