Le gouvernement est resté sourd à l’appel des 184 organisations de la Société Civile

Le délai du 15 janvier 2003 accordé à l’Exécutif par 184 organisations de la Société Civile pour satisfaire un certain nombre de conditions avant de s’engager sur la voie électorale a expiré. Le pouvoir n’a pas tenu compte de la position de ces organisations représentant 12 importants secteurs de la vie nationale. Dans cette déclaration conjointe adressée également à la nation et à la communauté internationale le 26 décembre 2002 , les signataires disaient souhaiter la satisfaction ou un début de satisfaction d’ici au 15 janvier 2003. Dans le cas contraire , ils avaient affirmé qu’ils sauront  » tirer , avec le peuple haitien, les conclusions qui s’imposent selon les circonstances « . Ces conditions portaient essentiellement sur le respect des libertés publiques, le démantèlement des gangs armés , l’établissement d’un climat de sécurité, l’arrestation des auteurs des violences du 17 décembre 2001 et des meurtres des journalistes Jean Léopold Dominique et Brignol Lindor, la libération pour les détenus bénéficiant d’une décision de justice et la cessation des déclarations incitant à la haine et à la violence. La Déclaration réclamait également du pouvoir des dispositions visant à mettre fin aux persécutions entre autres contre les journalistes , les étudiants , les professeurs et autres citoyens terrorisés par des gangs armés notamment aux Gonaives, à Petit-Goâve , au Cap-Haitien et à Port-au-Prince . Les représentants des secteurs paysan, syndical, patronal, socio-professionnel, civique , enseignant, étudiant , intellectuel, écrivains-artistes, organisations de base, associations féminines, médical, droits humains et presse avaient fait part de leur décision de rester unis et d’élargir la concertation afin d’apporter une  » réponse collective appropriée susceptible d’aider à sauver la barque nationale en péril « . 48 heures avant l’expiration de l’échéance fixée par le groupe des 184 , le premier ministre Yvon Neptune s’était adressé à la Société Civile en lui faisant savoir que les préoccupations de sécurité pour le processus électoral n’étaient plus de mise depuis le protocole signé par le gouvernement et l’OEA sur la question . Dans son adresse au Parlement , le lundi 13 janvier , le chef du gouvernement Lavalas avait plus loin estimé dénuée de candeur la position de certains secteurs de la société civile . Le 15 janvier a vécu. Le cahier de doléances n’est toujours pas sorti des tiroirs . D’où , estiment certains observateurs , l’ouverture d’une porte pour la réponse collective appropriée promise par les 184 , « réponse susceptible d’aider à sauver la barque nationale en péril « , avaient-elles déclaré.

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