Le gouvernement Latortue dresse un état des lieux préoccupant

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L’Etat haitien est sur le point de crier faillite . C’est à cette conclusion qu’a abouti le gouvernement Latortue à l’issue son premier Conseil des Ministres, tenu le mercredi 24 mars 2004 . La nouvelle équipe affirme avoir trouvé l’administration publique en mauvais état . Avec un déficit budgétaire oscillant entre 3 et 4 milliards de gourdes, des mobiliers se trouvant dans l’administration publique sabotés, d’autres emportés, des édifices logeant des bureaux publics délabrés et le parc automobile vidé, la situation est critique . Tel est le constat dressé dans le rapport du premier Conseil des Ministres déroulé au Palais national. Le nouveau gouvernement arrive à la conclusion que l’Etat haïtien est virtuellement en banqueroute. Il y a lieu de parler de scandale, soutient le ministre sans feuille et porte-parole du gouvernement,Robert Ulysse. Si l’Etat est au bord de la cessation de paiement, il faut gérer l’urgence à travers des priorités définies. L’administration étant en faillite, le gouvernement s’attelle à sa remise sur pied, tente de rassurer M.Ulysse . Si dans certains bureaux, des directeurs généraux sont décriés, le gouvernement n’entend pas aller vite en besogne. A la lumière des critères définis, les dossiers des directeurs généraux seront passés au crible, avertit le porte-parole. Et si le gouvernement décrète l’Etat d’urgence dans l’administration publique, il s’agit pour la nouvelle équipe de poser des actions d’urgence dans des domaines spécifiques. Entendez par là, l’agriculture, la justice, le commerce, l’économie et l’éducation. Et à propos justement, le gouvernement Alexandre/Latortue ambitionne de jeter les bases d’un développement durable et pour se mettre à l’épreuve, il se donne trois (3) mois pour apporter des résultats. Entre temps, les membres du gouvernement sont à pied d’œuvre dans l’élaboration d’un programme d’action dans la perspective d’une rencontre avec des bailleurs de fonds internationaux et la communauté internationale le 14 avril prochain. Au cours du conseil des ministres de ce 24 mars, il a été également discuter de la nécessité de s’adresser aux secteurs clé de la société pour savoir si les noms proposés pour la formation du conseil électoral provisoire sont encore maintenus. Mais les membres du gouvernement semblent admettre que le moment n’est pas encore propice pour l’organisation d’élections en Haïti. Le coordonnateur de l’OPL , Gérard Pierre Charles, rend l’ancien président Aristide responsable des graves difficultés auxquelles se trouve confrontée l’daministration publique après l’entrée en fonction du nouveau gouvernement. Le professeur Pierre Charles estime également que l’ancien chef de l’Etat est à blâmer pour l’échec de l’intervention de la communauté internationale en Haiti en 1994 . Pour M. Pierre Charles , Jean Bertrand Aristide a entravé le développement du pays aussi . Le dirigeant de l’OPL invite les nouvelles autorités à tirer les leçons du passé.

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