Le gouvernement rassure les sceptiques autour de l’arrêté présidentiel sur le vaudou

243

L’arrêté de la présidence en date du 4 avril reconnaissant officiellement le vaudou comme religion à part entière continue de faire des vagues. La communauté protestante voit dans cette décision une démarche pour faire d’Haïti une République vaudouisante. Le directeur général du Ministère des Cultes prend le contre-pied de ces déclarations soulignant que cette mesure vise à garantir les droits de tous les groupes religieux dans le pays. Qu’il s’agisse du catholicisme et du protestantisme ou encore du vaudou, ces religions jouissent des mêmes droits et privilèges au regard de la Constitution de 1987, rappelle le directeur général du ministère des cultes, Jules Anantura. Ce dernier cite l’article 30 de la charte fondamentale qui stipule que « toutes les religions et tous les cultes sont libres de fonctionner dans le pays pourvu qu’ils ne perturbent pas l’ordre et la paix publique ». Bien que, assez souvent, la clameur publique dénonce le comportement de certains prêtres du vaudou qui se font passer pour des malfaiteurs, la doctrine de ce culte ne repose pas sur la violence et la haine, assure M. Anantura. A plus forte raison, il faut normaliser le statut des vaudouisants pour qu’ils puissent participer pleinement au développement de la société haïtienne, soutient le directeur général du ministère des cultes. Jules Anantura écarte toute idée de privilégier le vaudou par rapport aux autres religions ou encore de transformer Haïti en une République « vaudouiste ». Et puisque catholiques, protestants et vaudouisants jouissent des mêmes droits et privilèges, il ne peut y avoir de conflit religieux, selon le directeur du ministère des cultes. Au contraire, dit-il, la décision gouvernementale peut aider à garantir un climat de paix et d’amour entre les pratiquants. La mesure adoptée par le président Aristide, ancien prêtre, aujourd’hui marié et père de famille, permet au hougan de prêter serment devant le doyen du Tribunal civil. Elle lui octroie également le privilège de célébrer les mariages, baptèmes et funérailles comme les officiants catholiques et protestants.

Publicité