Une nouvelle forme d’insécurité prend chaque jour de l’ampleur au sein de la société haïtienne. A Port-au-Prince, on ne craint pas l’anthrax ni la peste mais un phénomène en pleine expansion : le “kidnapping”. Cette activité défraie la chronique, presque quotidiennement dans les éditions de nouvelles, des cas d’enlèvement sont signalés à tout instant. Déjà, pour le mois de janvier, six (6) cas de kidnapping ont été répertoriés du moins officiellement. Les kidnappeurs n’ont pas peur de témoins, d’ailleurs ils opèrent à visage découvert et ils n’ont pas d’heure, ils frappent partout, à Pétion-ville, en Plaine, dans les bidonvilles. En quittant la maison, dans la rue, en sortant de la banque, devant un magasin ou en ouvrant la porte de sa voiture, dans tous les esprits la psychose est bien présente. On a peur de se faire enlever et de payer le prix fort pour sa liberté. A un certain moment, seuls les nantis étaient dans le collimateur des kidnappeurs mais leur champ d’actions s’est élargi au fil du temps, personne ne se sent plus à l’abri. Le kidnapping est une forme d’insécurité qui fait changer bien des habitudes, dans la région métropolitaine. Les gens sont beaucoup plus prudents, limitent leurs déplacements et se remettent à la providence. Et même la maison n’est plus un lieu sûr, pour certains, Haïti est devenu une véritable galère et de plus en plus de gens décident de laisser le pays tandis que d’autres restent assis entre deux chaises. Loin devant le marasme économique et la crise politique, le kidnapping est devenu la principale préoccupation des haïtiens. En plus de payer son loyer et de se nourrir, beaucoup de citoyens se doivent désormais de trouver de l’argent pour éventuellement racheter leur liberté.
Le kidnapping crée une véritable psychose dans les foyers en Haïti
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