Un homme d’affaires kidnappé recouvre la liberté, les cas d’enlèvement inquiètent différents secteurs

L’homme d’affaires Serge Rosenthal qui avait été enlevé, le mardi 22 janvier 2002 dans la soirée au Boulevard Jean Jacques Dessalines, à Port-au-Prince, a été libéré dans la nuit du mercredi 23 janvier. La famille de M. Rosenthal l’a retrouvé sain et sauf et n’a pas indiqué si elle a payé une rançon aux ravisseurs pour obtenir la libération de l’entrepreneur haïtien bien connu. Serges Rosenthal est propriétaire d’un magasin et d’une banque de Borlette au centre-ville de Port-au-Prince. Musicien, il est également l’un des membres fondateurs de l’ancien groupe dénommé “Shleu Shleu”. La fréquence des cas d’enlèvements est une source de préoccupation pour divers secteurs. Le président de la Commission de sécurité à la Chambre Basse, Milien Rommage, considère comme une manoeuvre de destabilisation les cas de kidnapping enregistrés dans le pays. Le député contesté Millien exhorte les parents des personnes enlevées à collaborer avec la police nationale dans le cadre des enquêtes. Le parlementaire de Carrefour n’écarte pas la possibilité de la participation de certains policiers dans des opérations de kidnapping à Port-au-Prince. Pour sa part, l’ambassadeur des Etats-Unis en Haïti, Brian Dean Curran, appelle le gouvernement lavalas et la Police à adopter des mesures urgentes pour mettre un terme à cette situation. Le diplomate américain se dit préoccupé par l’ampleur du phénomène qui crée angoisse la population. Dans le même temps, l’ambassadeur des Etats-Unis fait remarquer que le kidnapping contribue à ternir l’image du pays à l’étranger. Le diplomate américain dénonce du même coup la politisation de la police nationale au regard de la conjoncture actuelle. Selon Brian Dean Curran, le rôle de la police est essentiel dans l’établissement d’un climat propice dans le cadre des négociations. L’ambassadeur des Etats-Unis encourage les autorités haïtiennes à remédier au plus vite à cette situation. Brian Dean Curran se dit déçu du comportement de la police nationale tout en rappelant que les Etats-Unis ont beaucoup investi dans la mise en place de cette institution. De son côté, la Convergence Démocratique se déclare très préoccupée par la multiplication des cas de kidnapping dans le pays. La principale coalition de l’opposition par la voix de l’un de ses dirigeants Serge Gilles dénonce “l’inefficacité de la police” qui doit être, selon lui, professionnalisée. M.Gilles a également mis l’accent sur une police apolitique En début de semaine, les responsables policiers avaient présenté à la presse une quinzaine de présumés kidnappeurs dont un membre de la PNH. Le directeur de l’institution policière, Jean Nesly Lucien, avait en la circonstance déclaré la guerre aux bandits.