Le Pouvoir célèbre le 1er mai sous le signe de la restitution

La fête du travail et de l’agriculture le jeudi 1er mai 2003 a été marquée par l’inauguration du village de la renaissance situé non loin de Cité Soleil, de l’ONA-ville à Zoranger, du complexe baptisé « quartier 2004 » au parc Jean Marie Vincent , de quelques appartements à La Saline et de magasins communautaires. L’inauguration de ces projets inachevés ayant coûté au Trésor Public plus de 681 millions de gourdes était l’occasion pour les lavalassiens de faire campagne en faveur de la restitution. Sous un soleil de plomb et un vent qui soulevait des tonnes de poussière, ministres, personnel du bureau de la présidence et partisans Lavalas ne se sont pas faits prier pour chanter, animer et applaudir la démarche du président de la République en vue d’obtenir de la France 21 milliards de dollars en compensation de la dette de l’Indépendance. Au village de la renaissance, à Onavil, au quartier 2004 et à La Saline, tout était minutieusement programmé pour que les slogans en faveur de la restitution coulent à flots. Mais il revenait aux premiers bénéficiaires des largesses du pouvoir d’intégrer le mouvement du président Aristide en faveur de la restitution. Ils ont fait bloc derrière le leader Lavalas qui a annoncé que les fonds restitués seront investis dans la construction de routes, d’hôpitaux et d’écoles modernes. Impatients de voir ce rêve devenir réalité, certains des sympatisans de M. Aristide se sont montrés agressifs vis-à-vis du gouvernement français qui tarde à satisfaire la revendication du pouvoir. Outre les manifestations de partisans lavalas et des banderoles et pancartes pro-restitution, des chansons étaient diffusées , répétant sans cesse les mêmes slogans et ciblant le même adversaire, l’ancienne métropole. On lui reproche d’avoir contribué largement à la détérioration des conditions de vie de la population, particulièrement ces dix (10) dernières années. Avec un tel appui, le président Aristide s’est senti renforcé dans sa position. Il a appelé la population dans son ensemble à se mobiliser autour de lui pour forcer le gouvernement français à verser les 21 milliards de dollars demandés. Selon lui , si il n’y avait pas d’embargo , le gouvernement Lavalas aurait beaucoup fait pour la population . Et il a poursuivi qu’avec la restitution le Pouvoir va entreprendre beaucoup de réalisations. Pendant ce temps, le gouvernement Lavalas passe de la parole aux actes. Des démarches sont entamées officiellement en vue d’obtenir les 21 milliards de dollars réclamés de la France en compension à la dette de l’indépendance. Un cabinet d’avocats a été constitué, annonce le président Jean Bertrand Aristide. Le chef de l’Etat haïtien indique également que l’ambassadeur d’Haïti à Paris est informé en ce sens. Pour divers observateurs, si l’on doit attendre les fonds hypothétiques de la restitution, cela prendra largement plus de temps que prévu.

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