Le Pouvoir donne son feu vert aux activités du CEP d’Alix Lamarque

Le gouvernement décide d’allouer des fonds au Conseil Electoral Provisoire (CEP) inopérant dans le cadre de la réalisation des prochaines élections législatives et locales . Lors du conseil des ministres du mercredi 17 septembre 2003 , le secrétaire d ‘Etat à la Communication , Mario Dupuy , a annoncé que ces dispositions ont été prises pour permettre au CEP dirigé par Alix Lamarque d’avoir les moyens de préparer le terrain . Depuis, plus d’une semaine , les membres de ce conseil effectuent des tournées en province pour remettre sur pied l’appareil électoral. Le porte-parole du gouvernement précise que le conseil des ministres sous la présidence du chef de l’Etat , Jean Bertrand Aristide souligne que l’actuel CEP se chargera de faire la passation au Conseil Electoral de consensus prévu la Résolution 822 de l’Organisation des Etats Américains (OEA). Pour certains observateurs , cette décision gouvernementale correspond à une reconnaissance tacite du CEP dysfonctionnel d’Alix Lamarque . Ce Conseil Electoral créé par arrêté présidentiel en date 2 mars 2001 se devait d’organiser des élections dites complémentaires et régulatrices afin d’aboutir à la formation du Conseil Electoral Permanent en attente depuis 1988 . Toutefois , le CEP de M. Lamarque a été mis à l’écart par un autre arrêté du Président Aristide en date du 7 février 2003 créant le Conseil Electoral Provisoire de consensus prévu par la Résolution 822 de l’OEA . La décision gouvernementale de mettre des fonds à la disposition du Conseil Electoral du 2 mars 2001 intervient 48 heures après l’annonce, lundi, par le Président Jean Bertrand Aristide de la tenue des élections coûte que coûte . Mardi, Alix Lamarque a réaffirmé sa volonté d’organiser des élections et révélé que des organismes internationaux spécialisés dans les questions électorales sont prêts à aider le CEP qu’il dirige. Le même jour , la Mission Spéciale de l’OEA a mis en garde contre la tenue d’un scrutin en dehors de la 822. Cette position est appuyée par l’Union Européenne qui se dit préoccupée par la situation en Haïti à un moment où desinformations font état de l’organisation éventuelle d’élections en dehors des résolutions 806, 822 et 1959 de l’OEA. Le Pouvoir a , à maintes reprises , avancé que la Constitution prévalait sur une résolution. En ce sens , il est nécessaire de réaliser les élections pour éviter un vide institutionnel à la rentrée parlementaire de janvier 2004. Cet argument est rejeté par l’Opposition qui affirme qu’il n’est pas question de renouveler l’expérience des législatives contestées du 21 mai 2000, responsables de l’impasse actuelle. L’Opposition va plus loin en situant l’empressement du pouvoir dans le cadre de l’entérinement par la prochaine législature de son projet d’amendement constitutionnel visant à accorder la nationalité haïtienne à l’épouse américaine du Chef de l’Etat, Jean-Bertrand Aristide, afin de lui permettre de briguer la Présidence en 2005. L’envoyé spécial de l’OEA , Terrence Todman , entreprend depuis mercredi une nouvelle mission pour tenter de ramener les acteurs de la crise autour d’une table.

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