Le Pouvoir Lavalas sur le point d’exécuter son projet controversé d’amendement constitutionnel

L’introduction de l’amendement de la Constitution de 1987 par le Parlement dominé par les élus contestés Lavalas devrait être chose faite , ce mercredi 3 septembre 2003. Une commission spéciale formée à la Chambre des Députés doit présenter le dossier à l’assemblée à l’occasion de ce qui apparaît comme la toute dernière séance de la 47ème Législature. L’annonce a été faite à la presse par le député Joseph Louis André Jeune , membre de cette commission, le mardi 2 septembre. Selon la charte fondamentale , tout projet d’amendement doit être introduit à la dernière séance de la législature. La Constitution poursuit que la législature à venir devra sanctionner l’initiative et l’amendement ne sera effectif qu’avec l’entrée en vigueur du prochain Parlement. La loi mère stipule également que le président sous lequel l’amendement est introduit ne peut en bénéficier. La question du renouvellement de la Constitution doit être également agitée au Sénat. L’annonce a été faite , le mardi 2 septembre , à l’occasion d’une séance pour l’élection du nouveau bureau présidé par Yvon Feuillé assisté de Joseph Médard , Louis Gérald Gilles , Yousseline Augustin Bell et Michel Renard.Joseph Médard , la seule nouvelle tête, a sorti de son tiroir le projet controversé. Une attitude saluée par son collègue Louis Gérald Gilles qui estime nécessaire l’amendement de la Constitution et encourage ses collègues à aller de l’avant avec ce projet . Ce plan est loin de faire l’unanimité au sein de la société haitienne et même au niveau international . Avant son départ d’Haiti, l’ancien ambassadeur américain , Brian Dean Curran , dans un discours devant la Chambre Haitiano-Américaine de Commerce , le 9 juillet dernier, avait lancé une sévère mise en garde au régime Lavalas contre tout projet d’ amendement à la Constitution de 1987 qui a barré la route à la présidence à vie. Pour sa part, le père William Smarth , l’un des fondateurs du mouvement Lavalas , avait appelé la population à se mobiliser contre le projet d’amendement de la Constitution de 1987 annoncé par les élus contestés . Le religieux avait mis en garde contre tout retour à la période de la dictature de François Duvalier qui a été proclamé  » président à vie  » en 1964. Selon le père Smarth qui a pris ses distances avec le régime Lavalas , ce projet d’amendement est inacceptable dans la mesure où certains aspects de la Charte Fondamentale traitant du caractère démocratique du système de gouvernement en Haiti sont questionnés par les parlementaires . Invité du Journal du Matin de Radio Métropole du vendredi 23 mai , William Smart avait estimé que le pays était dans une phase préoccupante à la veille de 2004 en rappellant les luttes menées avec acharnement par beaucoup de secteurs pour ne pas retourner à l’ordre ancien . Le religieux disait douter que les autorités supportent une telle idée mais estimait qu’il y avait anguille sous roche. Le Père Smarth, un des fers de lance du mouvement Lavalas qui a porté Jean Bertrand Aristide au Pouvoir en 1990 s’était dit inquiet par les menaces qui pèsent sur l’avenir du processus électoral en Haiti . Aussi , invitait-il les différents secteurs de la nation à faire échec à l’initiative du Pouvoir de faire amender la Constitution . Pour sa part, l’ancien sénateur Samuel Madistin avait appelé les élus contestés Lavalas à respecter la procédure établie par la Constitution dans le cadre du projet d’amendement. M. Madistin avait précisé que les élus Lavalas ne pouvaient en aucun cas toucher à l’article 134-3 de la Constitution qui limite à deux (2) le nombre de mandats présidentiels. Il a fait remarquer que ces amendements constitutionnels ,hors des normes établies, pourraient plonger le pays dans une crise sans précédent. Samuel Madistin avait rappelé que les présidents Estimé et Magloire ont été chassés du pouvoir justement parce qu’ils avaient tenté de toucher à des articles de la Constitution relatifs à la durée de leur mandat. De plus en plus de secteurs élèvent la voix pour dénoncer le projet du Pouvoir Lavalas de modifier plusieurs articles de la Constitution . Ces secteurs sont inquiets car certains des articles ciblés insistent sur la préservation de la Démocratie et de l’alternance politique.

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