Le Pouvoir minimise la situation de violence aux Gonaïves

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Le gouvernement banalise la situation de violence qui se développe aux Gonaïves depuis l’assassinat d’Amiot Métayer en début de semaine. En dépit des affrontements entre la police et des proches du chef d’OP Lavalas disparu, le ministre de la justice, Calixte Delatour, soutient que les autorités ont le contrôle de la situation dans la Cité de l’Indépendance. Pour tenter de minimiser ces évènements, M. Delatour qui s’exprimait à l’aéroport de Port-au-Prince ,le jeudi 25 septembre 2003 , en marge du départ pour New York du Président Aristide , a pris en exemple la récente panne d’électricité à New-York ou encore une agression subie par des touristes en Espagne, il y a peu. Ainsi, selon Calixte Delatour, les incidents des Gonaïves sont passagers. M. Delatour déclare que le gouvernement est en train de prendre toutes les dispositions pour résoudre le problème car les autorités ont un plan de paix pour la ville. Pour sa part , le premier ministre Yvon Neptune invite les membres de «l‘Armée Cannibale » a éviter tout acte de violence dans le cadre du mouvement anti-Aristide déclenché depuis mardi suite à l ‘assassinat d’Amiot Métayer. Le chef du gouvernement encourage du même coup la Police Nationale à prendre toutes les mesures pour que l’ordre puisse régner dans la Cité de l’Indépendance. De son côté, la Police Nationale d’Haiti (PNH) affirme haut et fort qu’elle a le contrôle de la situation aux Gonaïves en dépit des violents affrontements qui se déroulent dans la Cité de l’Indépendance. L’inspecteur général , Patrick René, qui est délégué par Port-au-Prince précise qu’une douzaine de manifestants proches de feu Amiot Métayer ont été arrêtés et des armes confisquées. M. René souligne également que des éléments de « l’Armée Cannibale » ont tenté sans succès d’occuper le Commissariat de Police des Gonaïves. L’inspecteur général Patrick René qui rencontrait la presse jeudi après-midi reconnait le droit aux partisans d’Amiot Métayer de manifester. Toutefois, indique-t-il, les protestataires doivent respecter les règles du jeu démocratique. Les partisans d’Amiot Métayer prennent le contre-pied des déclarations faites par les reponsables de la Police aux Gonaïves. Ils annoncent la poursuite des manifestations pour obtenir la démission et le départ du pays du chef de l’Etat Jean Bertrand Aristide. Les proches du chef de « l’Armée Cannibale » se défendent d’être des voleurs. L’Opposition déclare suivre de près la situation aux Gonaïves . Pour le professeur Gérard Pierre Charles , dirigeant de la Convergence Démocratique , qui a condamné l’assassinat d’Amiot Métayer, la situation de mécontentement qui se déroule aux Gonaïves mérite d’être canalisée politiquement mais il s’agit de toute évidence d’une manifestation du ras-le-bol face au régime Lavalas .

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