Le président Aristide annonce une nouvelle révolution d’ici 2004 à l’occasion de la fête de Vertières

Les autorités avaient choisi les locaux du Centre de Formation de la Police , ci-devant Camp d’Application, théatre des principaux évènements du 28 juillet, pour les cérémonies de célébration du 198e anniversaire de la Bataille de Vertières, ce 18 novembre. Le Chef de l’Etat en présence du corps diplomatique, de ses ministres et en l’absence du président du Conseil Supérieur de la PNH, le premier ministre , a annoncé une nouvelle révolution dans la perspective de 2004. Jean Bertrand Aristide a, au passage, lancé des flèches en direction de la Communauté Internationale et de l’Opposition. La police nationale , au pas militaire , a rendu hommage aux héros de Vertières , le front haut, la tête altière, en pelotons séparés, toutes les unités de la PNH ont défilé sur le campus de l’ancien corps des léopards dans un impressionnant dispositif de sécurité avec pour toile de fond une tension sociale et un complot de destabilisation dénoncé par le pouvoir. La CIMO, La CAT TEAM, la Police Administrative , l’APENA, l’USGPN et les Gardes-Côtes se pavanaient entre les pavillons des officiels et les gradins assiégés par plusieurs dizaines d’écoliers. C’est l’anniversaire de la force publique mais le directeur de l’institution policière n’avait pas de cartable en main, pas de discours officiels et coincé par la presse après la cérémonie, Jean Nesly Lucien a indiqué qu’il n’avait pas de déclaration à faire. Pas de déclaration non plus du numéro un du Conseil Supérieur de la PNH, le premier ministre Jean Marie Chérestal dont l’absence a été très remarquée. La parole était exclusivement au Chef de l’Etat Jean Bertrand Aristide et d’entrée de jeu , il s’est employé à faire l’apologie du combat de Vertières, son incidence sur la population haïtienne et sa portée à la face du monde entier. L’armée indigène constituée de va-nu-pieds mal équipés a mis en déroute l’armée française, un exploit à rééditer , estime Jean Bertrand Aristide. Et après les héros de 1803, le Chef de l’Etat annonce une nouvelle révolution avant 2004. “ En avant pour une révolution pacifique pour faire échec aux ennemis du changement qui veulent maintenir le peuple haïtien dans cette situation de misère à travers un terrorisme économique et le blocage politique ” a déclaré M. Aristide qui dénonce une nouvelle fois un complot visant à destabiliser son régime. Pour réussir la nouvelle révolution, Jean Bertrand Aristide croit qu’il faut compter sur la Police Nationale. Debout, exposés aux caméras de télévision, les policiers ont fait leurs promesses de fidélité, leur serment d’allégeance au Chef de l’Etat qui venait de les mettre en garde contre toute tentative de corruption.

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